Personne n’a très bien compris 2020. Pour éviter une nouvelle débâcle en 2021, assurons nos arrières et commençons par le commencement : Instagram, bien sûr. Que vous soyez des artistes pro ou en herbe, des utilisateur·rice·s du dimanche ou que vous ayez des crampes au pouce à force de scroller, cette liste d’interdits est faite pour vous.
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Mort aux filtres
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Ils nous ont bien occupé·e·s lors du premier confinement (et en 2019…). Le temps était long et les filtres prédisant quel personnage de film ou de série nous étions pullulaient. Début 2021, ça n’amuse plus personne de voir quelqu’un essayer de dessiner avec son nez ou de deviner un titre de film en 12 stories. Et ce qu’on aimerait vraiment moins voir, ce sont les filtres esthétiques qui lissent la peau, grossissent les lèvres et affinent le nez.
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Au début, ces filtres pouvaient paraître inoffensifs. Mais la “dysmorphie Snapchat” est bien réelle et elle est ressentie par nombre de jeunes. L’obsession d’un complexe causée par les réseaux sociaux les pousse même parfois à avoir recours à des opérations de chirurgie esthétique pour ressembler à leur “version filtrée”.
Que cette diatribe contre les filtres ne s’arrête pas là. Les plus problématiques devraient carrément disparaître, à l’instar des filtres se moquant de certaines personnes. En septembre 2020, un filtre “chav” imitant la jeunesse populaire anglaise faisait grincer des dents pour son mépris de classe assumé. En 2021, il serait enfin temps de trouver de vraies sources d’humour, non ?
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Stop à la farandole de lives sans intérêt
Oui, on s’est ennuyé·e·s cette année. Et oui, les réseaux nous ont aidé·e·s à rester en contact et à se souvenir de la tête de notre meilleur·e ami·e. Mais maintenant que nous sommes des professionnel·le·s du confinement, certaines tendances ne doivent pas passer le seuil de 2021.
En tête de gondole, les lives sans autre intérêt que celui de faire passer le temps. C’est gênant pour tout le monde : la personne qui se retrouve sur le live sans faire exprès et qui se demande ce qu’elle fait là, celle qui veut se carapater vite fait bien fait tellement la vidéo en question est inintéressante et, bien évidemment, celle qui se regarde parler sur son écran.
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Nous sommes magnanimes et laissons bien sûr la place aux lives sportifs et culturels, des cours de fitness aux débats artistiques. Tournez sept fois votre pouce autour de votre téléphone avant de débuter une vidéo en direct, c’est tout ce qu’on vous demande. Votre live va-t-il apporter quelque chose à vos abonné·e·s ? Non ? Ce n’est pas grave, on ne vous en veut pas, posez ce téléphone et respirez bien fort.
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Bye bye “Post a picture of…”
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On ne veut pas être trop dures avec vous mais… TOUT LE MONDE SE FOUT DES PHOTOS OUBLIÉES DE VOTRE SMARTPHONE. “Post a picture of…” (l’engouement de fin 2020 qui consistait à laisser nos abonné·e·s choisir un thème de photos à poster en story), c’est sympa quand cela nous permet de voir les coulisses de la vie et du travail d’artistes ou de célébrités. Cela commence à devenir carrément lassant quand il s’agit de se taper un retour en images de vos souvenirs de l’année. Achetez-vous un album photo, ce sera plus efficace.
Si vous souhaitez quand même vous adonner à ce genre de pratiques, terminés les “Je m’ennuie” qui justifieraient votre participation. La plateforme est un lieu de culte de nos personnalités, ne nous leurrons pas. Vous souhaitez participer à une tendance mille ans après tout le monde, grand bien vous fasse mais, s’il vous plaît, assumez-le.
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Arrêter de confondre les plateformes
On avait enfin réussi à ne (presque) plus voir de captures d’écran Twitter sur Instagram. Il ne fallait pas se réjouir trop vite, puisque ce sont désormais les vidéos TikTok (et pas les meilleures) qui prolifèrent. À la limite, on vous autorise à balancer les blazes de vos autres réseaux sociaux dans votre bio, mais ne mélangez pas les contenus, on refuse de voir Instagram grouiller de davantage de sketches en playback.
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Ne plus négliger son feed
À l’ère du scroll horizontal dédié aux stories, un retour au scroll vertical constituerait un bon bol d’air frais sur la plateforme. Oui, les stories sont reines, elles disparaissent au bout de 24 heures et on s’y sent plus libres ; mais la meilleure solution pour ne pas avoir un fil d’actualité uniquement composé de codes promos, c’est bien que des vrais gens de la vraie vie y posent leurs bagages. Osez réinvestir votre profil en y publiant vos créations.
Avec son 1,16 milliard de “cibles publicitaires”, Instagram est un réseau social star à l’échelle mondiale. Que sa démocratisation ne nous empêche pas de prendre soin de nos profils. La plateforme est dédiée à l’image, soignons-la, même lorsqu’il s’agit de stories faites à la va-vite et que vous en enchaînez 32 (mais idéalement, ne faites pas 32 stories à la suite, s’il vous plaît). Soignez votre feed, pensez-le comme un ensemble où se répondent formes et couleurs.
Et que les choses soient claires, ce n’est pas parce qu’on vous conseille de soigner vos publications qu’on veut mettre un frein à votre créativité. Au contraire, le bel avantage des réseaux, c’est bien que chacun·e y a sa place et peut y partager ses créations et ses passions. Pas de honte à publier ses dessins, ses photos ou ses poteries (à condition de ne pas être trop susceptible bien entendu).
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Fini de squatter Instagram que pour le fun
Vous pouvez poster votre meilleur selfie sur Instagram et c’est très bien mais, les années passant, les réseaux offrent pléthore d’opportunités éducatives. S’y épanouissent des voix longtemps étouffées. Des comptes militants, antiracistes, féministes, LGBTQI+, à visée éducative, fleurissent afin de nous rapprocher de thématiques souvent encore oubliées des livres d’histoire.
Collectifs ou personnels, ces comptes rassemblent souvent des archives qui permettent de mettre en lumière l’histoire de minorités. Si vous ne savez pas par où commencer, nous vous conseillons, entre bien d’autres choses, les comptes “Décolonisons-Nous”, “Histoires Crépues”, “LGBT History”, “Nous Toutes” ou encore “Sans blanc de rien”.
En 2020, s’est opéré sur les réseaux un éveil des consciences. C’est sur Instagram que célébrités et anonymes ont partagé en juin dernier des carrés noirs en soutien au mouvement Black Lives Matter puis, en octobre, des carrés bleus afin de mettre en lumière le sort des Ouïghours. Les années passant, le réseau se pare de facettes de plus en plus politiques et sociales, ouvrant débats et remises en question. Espérons que 2021 poursuive cette lancée.