Dans la Californie des années 1960-70 ruisselait la Beat Generation des années 1950. À travers leurs œuvres littéraires, Jack Kerouac, Allen Ginsberg, William Burroughs et leurs comparses instillèrent au sein d’une société encore très puritaine un mouvement de libération sexuelle, pacifique et spirituelle enrichie d’odes aux grands espaces, notamment ceux de l’Ouest des États-Unis.
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Réceptacle de ces idéaux libertaires, la Californie ne cesse d’envoûter voyageur·se·s et artistes, de la grandeur majestueuse de ses parcs naturels à l’euphorie constante de ses villes. Et c’est bien parce que la magie ne cesse d’opérer que les monochromes du photographe de l’agence Magnum Dennis Stock sont réédités cet automne.
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California Trip compile des images mêlant codes esthétiques léchés, références historiques et anecdotes culturelles. Le photographe américain a traversé l’État doré muni de son appareil photo afin d’immortaliser le sentiment de liberté alors ressenti dans l’État, ainsi que toutes celles et ceux que cette ouverture du champ des possibles attirait, qu’il s’agisse de “chef·fe·s de secte, de hippies, d’acteurs et actrices en pause, de nudistes ou d’autres esprits libres”.
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Un projet résolument américain
Bien que s’élevant contre la rigidité des décisions du gouvernement, le mode de vie californien, par son amour des grands espaces et du voyage à l’intérieur des terres, était tout de même très américain :
“Il n’y a aucun doute sur le fait que les Américains sont des vagabonds. La grandeur et l’efficacité de notre système routier fait qu’on a très envie de le traverser. La plupart d’entre nous prenons la route dans des caravanes, des remorques, des motos ou en faisant du stop.
On est démangés par l’envie de voir ce qui se trouve ‘de l’autre côté de la colline’, et c’est quelque chose que je ressens de façon très forte en tant que photographe”, racontait Dennis Stock à la célèbre agence Magnum.
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Le photographe, décédé en 2010, a rapporté de ses cinq semaines d’expédition californienne en 1970 des images tentant de retranscrire les modulations de la réalité du paysage. “Le surréalisme était partout, s’émerveillait l’artiste après son voyage. Pour le jeune homme aux préoccupations traditionnelles concernant l’ordre esthétique spirituel, la Californie semblait irréelle.”
Les clichés en noir et blanc de Dennis Stock, bien que datant d’un demi-siècle, semblent intemporels, comme si les aiguilles des horloges tournaient plus lentement sur cette côte du Pacifique.
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California Trip de Dennis Stock est disponible ici.