Tariq Zaidi est parti à la rencontre de la Société des ambianceurs et des personnes élégantes (la Sape) et de ses membres, les célèbres sapeurs du Congo. Entre 2017 et 2019, le photographe a immortalisé des visages de sapeurs, mais aussi et surtout de sapeuses et d’enfants adeptes de la sapologie, des visages qu’on connaît moins.
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Son ouvrage Sapeurs. Ladies and Gentlemen of the Congo présente ces amoureux·ses de la sapé, tiré·e·s à quatre épingles, dans les rues de Brazzaville et Kinshasa. Il les immortalise en train de poser ou de se préparer, livrant un véritable bréviaire de mode et de style.
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En légende de chaque photo, Tariq Zaidi indique les nom, âge et emploi de ses modèles – en plus de détailler les pièces portées et leur ancienneté au sein du mouvement :
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“La plupart d’entre eux ont des emplois assez communs, ils travaillent dans la police, conduisent des taxis, taillent des costumes ou s’occupent de leurs enfants à la maison, mais dès que leur journée est terminée, ils se transforment en dandies débonnaires.
En général, ils économisent pendant des années ou empruntent de grosses sommes d’argent pour remplir leur somptueuse garde-robe. Ils se prêtent aussi leurs vêtements pour donner une impression d’affluence, achètent leurs habits dans des boutiques de mode à Brazzaville et Kinshasa ou se font tailler des costumes sur mesure”, raconte le photographe dans son ouvrage.
Un mouvement lourd de significations et d’élégance
Né entre le XIXe et le XXe siècle, on raconte que le mouvement se serait construit en opposition aux colons belges et français “afin de combattre la supériorité coloniale”. Dans les années 1960, après l’indépendance de la République démocratique du Congo et de la République du Congo, la Sape prend son envol.
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Ses adeptes rejettent ou transforment le traditionnel costume du colon, l’agrémentant de pièces cintrées et colorées, et d’accessoires – de quoi permettre au célèbre artiste zaïrois Papa Wemba d’affirmer : “Les Blancs ont inventé les vêtements, mais nous en faisons un art.”
Les années 2000 ont permis à la Sape de s’exporter davantage à l’international, du Japon aux États-Unis, se taillant une place de choix au sein de l’héritage culturel congolais. En 2012, Solange Knowles tournait le clip de “Losing You” entourée de sapeurs.
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Trois ans plus tard, Gims sortait, en featuring avec Niska, son tube “Sapés comme jamais”, qui n’oubliait pas de mettre à l’honneur la diaspora honorant la Sape en Europe. En mettant en lumière hommes, femmes et enfants, Tariq Zaidi rend hommage à la richesse passée et présente du mouvement, tout en s’enthousiasmant pour ses évolutions futures.
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Le livre photo Sapeurs. Ladies and Gentlemen of the Congo de Tariq Zaidi est disponible aux éditions Kehrer Verlag.