Fenêtre sur paysage
La première fois qu’Arnaud Moro a pris ces photos, il s’est retrouvé avec des clichés banals sur lesquels on pouvait voir des vitres sales et pleines de traces de doigts qui gâchaient la vue du paysage. Mais quelques mois plus tard, il s’est rendu compte qu’il y avait effectivement quelque chose à travailler à partir de cet angle de prise de vue. À l’occasion des voyages qui ont suivi, il s’est donc amusé avec différents cadrages. Il raconte :
Publicité
“Je pense que ma démarche est née involontairement. L’aviation me fait rêver, je trouve cela magique et j’imagine que c’est ce regard d’enfant émerveillé que l’on a tous qui a donné naissance à cette série.”
Publicité
Parfois, il laisse apparaître entièrement les hublots dans le cadre, volontairement, comme un portail menant sur le monde du dehors. D’autres fois, il préfère survoler le paysage en collant son objectif sur la vitre, comme s’il volait au-dessus des reliefs, des mers et des maisons. Il nous confie : “Les hublots créent un cadre au paysage de la même façon qu’une toile et son support.” Dans tous les cas, ils créent une vision fragmentaire du monde que le spectateur peut visiter par petites pièces, en contemplant ses clichés.
Un espace sans repères
Arnaud se souvient rarement des lieux auxquels correspondent ses photos de hublots. D’une part, parce qu’au-dessus des nuages, nous avons rarement de notion spatiale. D’autre part, parce qu’il considère le monde comme une vaste étendue où il n’y a plus de repères et de frontières. Il nous explique :
Publicité
“Je me rappelle rarement du lieu des photos, parce qu’on n’a pas de repères dans les nuages. Mais je peux quand même citer Nice, Paris, Londres, New York, Montréal, Amsterdam, les Alpes, la Chine, la Norvège et les Landes.”