À Paris, les installations interactives et immersives de teamLab vous emmèneront au-delà du réel

Publié le par Konbini arts,

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Le collectif japonais nous plonge dans un univers onirique au sein duquel le spectateur n’est pas qu’une ombre mais un réel acteur.

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À l’instar de sa précédente exposition, la programmation de La Villette continue de troubler les repères de ses visiteurs. Preuve en est avec sa récente exposition monumentale et immersive “teamLab : au-delà des limites”. Jusqu’au 9 septembre 2018, vous pourrez vous perdre dans les œuvres numériques et interactives du collectif “d’ultratechnologistes” teamLab.

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Pour cet événement, ce collectif − qui rassemble des artistes, des programmateurs, des ingénieurs, des animateurs 3D, des mathématiciens et des architectes − livre une véritable expérience visuelle, sensorielle et esthétique. Plus qu’un simple spectateur, le visiteur est amené à se déplacer dans les différents espaces, et à toucher chaque mur pour y provoquer une réaction. Les motifs virtuels, composés de pixels et de data qui se baladent sur les murs et les parsèment, répondent au contact de notre toucher immédiatement. Sans bug. La Villette nous renseigne :

“Les œuvres sont créées en temps réel par un programme informatique. Les images ne sont ni préenregistrées ni retransmises. Tous les tableaux des installations évoluent en permanence, les animations et interactions qui ont lieu ne sont jamais observées deux fois à l’identique.”

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On a souvent vu des expositions dites “interactives” qui fonctionnaient difficilement. Ce n’est pas le cas ici. Quand vous touchez le mur, le nénuphar se plie, la fleur libère quelques-unes de ses pétales et le personnage qui marche vous jette un regard. Le projet Graffiti Nature emporte sans surprise l’adhésion des enfants, puisqu’il est question de dessiner sur les murs et de laisser libre court à son imagination, sans se faire gronder par ses parents.

L’esprit humain représenté IRL

Chaque visiteur est invité à se déplacer librement dans les différents espaces d’exposition. “Dans l’esprit humain, les frontières entre les différentes pensées sont ambiguës. Elles s’influencent donc, et se mélangent parfois les unes aux autres”. C’est cette idée que le collectif a voulu matérialiser à travers ses œuvres numériques et les différentes salles :

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“Les œuvres peuvent aussi se déplacer librement et développer des liens et des relations avec le public, se calquant ainsi sur la notion du temps du corps humain. Bien que les œuvres demeurent autonomes, elles transcendent leurs frontières, donnant naissance à un monde sans limite.

Les visiteurs se perdent dans le monde des œuvres d’art. Sans cesse, celles-ci se transforment en fonction de la présence et des déplacements de chacun d’entre nous. Alors que nous nous immergeons et nous fondons en nous-mêmes dans ce monde unifié, nous explorons une nouvelle relation qui transcende les frontières entre les individus ainsi qu’entre l’humanité et le reste du monde.”

L’objectif du collectif est d’explorer la relation entre l’humain et la nature à travers l’art et les technologies numériques. “Les technologies numériques nous ont permis de libérer l’art du plan physique et de transcender les frontières. Nous ne voyons pas de séparations entre nous et la nature : les deux forment un tout. Tout prend place dans la longue, fragile mais toujours merveilleuse continuité de la vie”, explique l’équipe. L’ambition de teamLab n’a pas de limite, elle aussi. Le 21 juin prochain, ils ouvriront à Tokyo leur propre musée dédié à leurs créations numériques.

En filigrane, cette expo rend également hommage à l’art nippon, puisque cette manifestation s’inscrit dans le cadre de Japonismes 2018 : cette année marque le 160e anniversaire des relations diplomatiques entre le Japon et la France et annonce une riche saison culturelle japonaise, jusqu’en février 2019.

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Magie et poésie

Sur une surface de 3 000 mètres carrés, ces installations appellent l’éveil de nos sens, notre curiosité et notre âme enfantine. Elles défient les limites données par l’espace. Dans une petite salle, avant de pouvoir entrer, on nous demande de nous asseoir au centre “pour profiter de l’expérience” à 360 degrés. Plongés dans un monde merveilleux, tout autour de nous se meuvent des formes, des traînées de lumières laissées par des oiseaux, des paysages hors du temps.

En tant que spectateur, on a l’impression que la terre bouge, que notre perception est déstabilisée et de côtoyer les constellations d’étoiles et les astéroïdes. Mais toutes ces formes n’ont pas de nom. C’est notre imagination qui les nomme “étoiles” ou “astéroïdes”.

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Située à l’entrée du lieu, une autre salle est remplie de miroirs et de panneaux transparents. Sur ces panneaux, sont projetées des sortes de dioramas sur une musique épique qui nous emmène ailleurs. On se perd dans ce labyrinthe de miroirs et de dessins.

Dans la pièce principale, une cascade haute de onze mètres se mêle à des motifs floraux, des tournesols et des papillons. C’est dans cette salle que l’on expérimente le plus la démarche d’interactivité de teamLab. Il suffit de rester plus de cinq secondes sans bouger pour qu’un nuage de fleurs se forme sous nos pieds. Il suffit de toucher le mur pour que la cascade se scinde en deux. Magie.

Entre art, science et technologie, le reste des installations n’est que voyages enchanteurs, paysages vivants, faune et flore fantastiques qui évoluent au contact du public et invitent à l’émerveillement. Entre cette exposition de teamLab et l’installation en hommage à Gustav Klimt à l’Atelier des Lumières, l’été sera riche en art numérique.

“teamLab : Au-delà des limites”, exposition à voir à la Grande Halle de La Villette, jusqu’au 9 septembre 2018.