Le New Yorker fait figure d’institution dans le paysage médiatique états-unien. En plus de ses célèbres critiques culturelles et sections réservées à la fiction littéraire, le magazine se distingue depuis sa parution, en 1925, grâce à ses cartoons en noir et blanc aux légendes fines, incisives et satiriques. Œuvres à part entière encensées par les fans de bons mots et de second degré, ces cartoons sont régulièrement publiés dans des compilations qui s’écoulent à grands tirages.
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Depuis 2005, le journal organise même chaque semaine un concours de légende de ses cartoons, auquel environ 5 730 personnes participent, rapporte Hyperallergic. Tandis que des milliers de personnes s’écharpent pour dénicher le mot d’esprit le plus pointu ou tenter de faire publier leurs œuvres, un duo composé d’un dessinateur de bande dessinée (Ilan Manouach) et d’un ingénieur en intelligence artificielle (Ioannis Siglidis) a imaginé un générateur de cartoons dans l’esprit si singulier du New Yorker.
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Sur Twitter, leur compte The Neural Yorker partage des dessins générés par leurs soins grâce à des GAN (“generative adversarial networks” ou “programme de réseaux antagonistes génératifs”), une classe d’algorithmes qui permet de produire des images d’après plusieurs exemples donnés.
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Le programme, ayant ingurgité nombre de punchlines et de dessins du New Yorker, est basé sur le modèle du deep learning – ces technologies d’apprentissage automatiques. Les résultats sont aléatoires, tantôt complètement absurdes ou loufoques ; parfois pertinents et en écho avec l’actualité.
Plus que tout, ces cartoons générés par ordinateur sont assez déroutants. Une intelligence artificielle y reproduit la fine fleur de l’humour, quelque chose que l’on pensait exclusivement réservé au cerveau humain.
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“Quand on a commencé à faire des bots, on était complètement fous de leur pouvoir de modélisation, de la façon dont ils pouvaient apprendre à reproduire des concepts ou des tonalités aussi compliquées que l’humour ou l’ironie grâce à un ensemble de données indépendantes et avec peu de connaissances sur le monde”, ont déclaré Ilan Manouach et Ioannis Siglidis à Hyperallergic.
Sans doute moins incisifs que les réalisations visibles dans le New Yorker, les cartoons de The Neural Yorker interrogent tout de même les capacités grandissantes d’imitation de l’intelligence artificielle face à des domaines aussi pointus que l’art et l’humour.
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