900 ans plus tard, le troll d’un tailleur de pierre a été découvert dans une cathédrale

Publié le par Lise Lanot,

© Jennifer Alexander

Saint-Jacques-de-Compostelle accueille des centaines de milliers de visiteurs par an, pourtant, aucun n'avait remarqué ce détail.

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Chaque année, environ 200 000 personnes entament un pèlerinage en direction de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, au nord-ouest de l’Espagne. Depuis le XIIe siècle, il semble cependant qu’aucune de ces personnes s’étant rendu au sein de la cathédrale n’avait remarqué une trace du passé.

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Les travaux de l’intérieur de la cathédrale ont duré un peu plus de trois siècles. Le travail fut colossal et les artisans ayant participé à cette gigantesque entreprise sont restés anonymes. Certains avaient semble-t-il de la suite dans les idées et ont trouvé un moyen de, littéralement, sculpter dans la roche leur contribution.

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© Jennifer Alexander

En menant une analyse approfondie des pierres de la bâtisse, la spécialiste en histoire de l’art Jennifer Alexander est tombée sur un petit personnage qui l’a bien étonnée. Haut d’une trentaine de centimètres, le buste sculpté d’un homme souriant se trouve 13 mètres au-dessus du sol, tout en haut d’une colonne ornée de feuillage, rapporte le Guardian.

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Un message du passé

Sa tête n’est visible à aucun autre endroit de la cathédrale et il n’y a pas de raison qu’un visage sculpté avec tant de détail et d’habileté se trouve à un endroit si inaccessible. Pour la professeure britannique, cela signifie que ce buste est un autoportrait d’un des tailleurs de pierre de la cathédrale, placé ici comme une blague, une sorte de message du passé destiné aux générations futures.

Cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. (© Stephen D./Wikipédia Commons)

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La sculpture n’aurait rien à voir avec la volonté égocentrique d’un des artisans de se mettre sur le devant de la scène selon l’universitaire. Au contraire, l’artiste anonyme aurait fait exprès de se représenter à l’abri des regards : “On trouve [ces autoportraits] dans les bâtiments médiévaux. Ils sont souvent dans des coins sombres où seuls d’autres tailleurs de pierre pouvaient les voir. Celui-ci est dans un recoin du bâtiment, il fallait vraiment travailler la pierre pour l’apercevoir”, souligne Jennifer Alexander. Cette dernière, qui estime que l’œuvre date du XIIe siècle, s’est réjouie de cette découverte inopinée :

“Cela crée un lien absolument charmant entre nous et la personne qui l’a taillé. C’est presque comme si [ce buste] avait été fait juste pour qu’on le découvre. Bien sûr, ce tailleur de pierre n’avait sûrement aucune idée qu’on mettrait tant de temps à le découvrir.”

La découverte est pleine de promesses, elle signifie que même de nombreux siècles plus tard, certains joyaux architecturaux gardent encore quelques secrets bien gardés : il ne nous reste plus qu’à ouvrir l’œil.

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