Les confinements successifs ont forcé Masayoshi Sukita à “tourner [sa] conscience vers le passé”, une introspection résultant en un beau livre sous forme de rétrospective. Eternity retrace plus de cinquante ans de carrière, de son Japon natal, où il étudia la photo et travailla dans la mode et la pub, à Londres et New York, où il “traîna à la Factory de Warhol et photographia Jimi Hendrix”, note The Independent.
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Alors qu’il écume les scènes rock et punk, le photographe rencontre David Bowie en 1972, signant le début d’une collaboration qui dura jusqu’à la mort du chanteur. Près de cinquante ans plus tard, le nom de Sukita reste inextricablement lié à celui de l’artiste et à la couverture de son album Heroes, sorti en 1977. Bowie y apparaît en noir et blanc, les yeux écarquillés, les mains tendues, comme un pantin figé. Derrière la rigidité apparente de la pose immortalisée, Sukita a fixé la fragilité et la profondeur de l’artiste.
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La belle cinquantaine de pages consacrées à David Bowie le montre sous tous les angles : maquillé, en studio photo, mais aussi dans le métro, sur scène ou en coulisses. Le livre présente également nombre de portraits d’Iggy Pop, mais aussi de Vivienne Westwood, Chuck Berry ou encore Ray Charles, entre autres, ainsi que des images du tournage de Mystery Train, le long-métrage de 1989 signé Jim Jarmusch.
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En plus de ces visages célèbres, Eternity fait la part belle aux débuts de Sukita, notamment à ses images de rues en noir et blanc, poétiques et surréalistes, prouvant qu’importent l’époque, le lieu ou les modèles, que son travail reste empreint de sensibilité et d’une mélancolie intemporelle.
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Le livre Eternity de Sukita est disponible aux éditions ACC Art Books.