Un expert et détective néerlandais spécialisé dans les vols d’œuvres d’art a restitué une statue romaine rare, considérée comme l’un des trésors les plus importants de France, au musée où elle a été dérobée il y a près de cinquante ans.
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À Amsterdam, l’expert Arthur Brand a rendu la statue en bronze du Ier siècle du dieu Bacchus à la directrice du Musée du Pays Châtillonnais, situé dans l’est de la France. C’est là, un soir glacial de décembre 1973, que des voleurs ont brisé une fenêtre, trouvé un chemin à travers les barreaux et volé la statue de quarante centimètres du dieu du vin.
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“Les criminels se sont enfuis avec quelques antiquités romaines, environ 5 000 pièces de monnaie romaines – mais plus important encore, la statue en bronze de Bacchus enfant”, déclare M. Brand à l’AFP. “La perte pour le musée et la communauté a été énorme. L’une de leurs antiquités les plus précieuses a été volée. Parce qu’à l’époque il n’y avait pas de catalogue approprié pour l’art volé, la statue a disparu dans le monde souterrain et on pensait qu’elle était perdue à jamais”, ajoute celui que l’on surnomme “l’Indiana Jones du monde de l’art”.
La directrice du musée français s’est dite très émue. “Quand je l’ai découverte, dans sa valise, j’ai découvert à quel point elle était beaucoup plus belle que la copie qu’on avait”, a déclaré Catherine Monnet à l’AFP.
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“Chasse ouverte”
La statue a refait surface par pur hasard il y a deux ans lorsqu’un client autrichien contacte Arthur Brand. Le client autrichien lui demande d’enquêter sur une statue d’un garçon qu’il a achetée légalement sur le marché de l’art. Lorsqu’il ne trouve aucune référence de l’œuvre, Arthur Brand comprend qu’elle a peut-être été volée. “La chasse était ouverte” pour découvrir la vérité, explique-t-il.
Après des mois de recherche, une photo de la statue dans un magazine archéologique daté de 1927 révèle finalement un indice : la sculpture représente Bacchus enfant et appartenait à un musée français. Puis, un rapport de police officiel révèle que la statue a été volée le 19 décembre 1973.
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Choqué d’apprendre que la pièce avait été volée, le client autrichien demande alors à ce qu’elle soit rendue au musée. “En vertu de la loi française, il a reçu une petite somme – une infime part du prix de la statue, qui pourrait atteindre des millions d’euros – pour la ‘garde'” de l’objet, explique M. Brand.
“Patrimoine français”
Deux collectionneurs britanniques, Brett et Aaron Hammond, ont parrainé la moitié du montant, et la Ville de Châtillon-sur-Seine a payé l’autre moitié de la somme, non divulguée. “Après cinquante ans, il est extrêmement rare qu’un objet volé refasse surface. Surtout un objet aussi important”, affirme M. Brand. “C’est une statue extrêmement importante” et “de très, très grande qualité”, se réjouit Catherine Monnet.
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La statue a été découverte par des archéologues en 1894 lors d’une fouille sur le site de Vertillum, déclaré monument historique deux décennies auparavant. En 1937, la statue de Bacchus faisait partie d’une exposition à Paris composée de ce qui était considéré comme les cinquante plus beaux trésors d’art de France, selon Mme Monnet.
“C’est dire à quel point elle est vraiment très, très belle et importante pour l’ensemble du patrimoine français et des musées français”, soulève Mme Monnet. Quant à Arthur Brand, le musée lui offre l’entrée gratuite à vie, ajoute-t-elle avec un grand sourire.
Konbini arts avec AFP.
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