“Nous voulions témoigner de l’impossibilité et des peurs traumatisantes de la relation humaine. C’était le deal.” C’est ainsi que Marina Abramović et Ulay décrivent leur collaboration artistique et amoureuse longue de douze ans. Ensemble, les artistes ont sondé les tréfonds de leur amour, mis à l’épreuve leurs corps, fusionné dans des regards, dans des étreintes, dans des souffles.
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Deux ans après la mort d’Ulay, en mars 2020, le duo se retrouve dans un documentaire inédit et posthume intitulé No Predicted End, diffusé par Louisiana Channel. “Je suis ici avec Ulay et nous allons vous raconter notre histoire”, narre Abramović face au défunt avec qui elle n’avait pas collaboré depuis trente ans.
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Réalisé par Kasper Bech Dyg et tourné en 2018 dans la maison new-yorkaise de Marina Abramović, ce film d’une heure et demie nous plonge dans leurs plus belles archives, leurs performances les plus emblématiques et les dessous de leurs créations, le tout commenté et discuté par les ancien·ne·s amant·e·s.
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“Il y avait des choses dont nous ne parlions jamais. Elles étaient tues. Mais aujourd’hui, nous allons plonger au fin fond de notre cœur, de notre âme et de notre esprit pour tout vous révéler”, annoncent les deux collaborateur·rice·s dans le documentaire. “C’était le paradis et l’enfer entre nous deux. […] On se fatiguait mutuellement”, peut-on les entendre dire.
No Predicted End retrace plusieurs de leurs performances : Relation in Space dans laquelle iels se heurtaient l’un·e à l’autre continuellement, Relation in Movement où iels conduisaient une voiture en formant des cercles pendant seize heures devant le Palais de Tokyo, à Paris, Imponderabilia dans laquelle iels se tenaient debout et nu·e·s l’un·e en face de l’autre, créant une “porte humaine” pour laisser passer le public, Nightsea Crossing où iels restaient assis, face à face, pendant des heures sans manger aux quatre coins du monde, pendant 90 jours, leurs retrouvailles émouvantes lors de The Artist is Present, et leur ultime adieu sur la Grande Muraille de Chine.
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Avec émotion, les comparses partagent leurs réflexions sur la nouvelle génération d’artistes, comment l’art de la performance a, va et doit évoluer, et terminent sur une dernière photo d’Ulay, figé sur papier glacé, au Polaroid, par Marina Abramović.