La marque espagnole se met au vert pour tenter de redorer son image.
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Zara, un des piliers internationaux du prêt-à-porter, prend un virage durable. L’entreprise a lancé cette semaine une nouvelle collection entièrement conçue à partir de matériaux écofriendly.
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Alors que la marque a multiplié les faux pas ces derniers temps, elle semble donc vouloir faire amende honorable. Mais une ligne de vêtements écoresponsable suffira-t-elle ?
La marque Zara est connue pour sa production massive de prêt-à-porter à bas coût. Le fast-fashion, équivalent du fast-food pour la mode, est l’un de ses leitmotivs. Si la marque venait à s’engager véritablement pour l’environnement, cela devrait passer par un bouleversement complet de son fonctionnement et de son identité.
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Cette nouvelle collection s’adresse “aux femmes qui sont tournées vers un avenir plus responsable“, explique Zara. Les vêtements sont faits en coton organique, laine recyclée et en Tencel. Ce matériau issu du recyclage de la cellulose du bois provient de forêts gérées dans le respect de l’environnement. Le coton organique est produit dans des plantations qui utilisent 90 % d’eau en moins par rapport aux structures traditionnelles.
Le style est bien sûr fidèle à la marque : minimaliste avec des coupes novatrices, le tout dans des tons très modernes et en accord avec les tendances de cet automne.
On ne peut que féliciter Zara pour les choix qu’elle a mis en place avec cette collection. Cependant, une entreprise de cette taille pourrait faire bien plus pour s’inscrire dans le développement durable et entretenir une éthique irréprochable. Afficher une plus grande transparence concernant ses fournisseurs, sa main-d’œuvre ou ses transporteurs pourrait permettre à des experts de lui offrir des conseils pour être plus en phase avec une vraie politique écoresponsable.
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Mais la marque n’en est pas encore là. Car un vêtement écofriendly et responsable, en plus d’être produit de façon éthique et écologique, est censé être de qualité et résister au temps. Tout à fait à l’opposé de la fast fashion, très lucrative pour Zara.
Une étude révélait récemment que certaines femmes aux Royaume-Uni considèrent qu’un vêtement est vieux après l’avoir porté seulement sept fois. De quoi expliquer pourquoi on en produit 120 milliards par an dans le monde. Zara joue un rôle important dans cette production ahurissante, et on l’imagine mal continuer à ce rythme tout en ayant une politique écoresponsable.
Cette nouvelle collection pourrait n’être qu’une opération de greenwashing, un coup marketing pour faire oublier tout l’impact que la multinationale a sur l’environnement et redorer son image, notamment auprès de la génération Y, dont 75 % se disent prêts à payer plus pour des vêtements fabriqués selon les principes du développement durable.
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Reste que cette campagne pourrait avoir un effet domino et influencer d’autres grandes marques de l’industrie du prêt-à-porter.
Traduit de l’anglais par Sophie Janinet