La photographie entrevue au défilé Yeezy Season 3, qui a inspiré la collection, a été prise en 1995 dans un camp de réfugiés rwandais durant le massacre de Kibeho.
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Le 23 avril 1995, le photojournaliste britannique Paul Lowe est au Rwanda, pour couvrir le massacre de l’ethnie tutsie par l’ethnie hutue que la communauté internationale s’est enfin décidée à baptiser génocide. Officiellement, les combats ont cessé depuis le 17 juillet 1994, mais des milliers de Rwandais, dont une grande majorité de Hutus, s’entassent dans le camp de réfugiés de Kibeho, le plus important du pays.
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Le 22 avril, les soldats du Front patriotique rwandais (FPR) Tutsi, passés en moins d’un an du statut de proies à celui de chasseurs, encerclent les réfugiés dans le camp et font feu. Le chiffre officiel dénombre 338 morts, les ONG de l’époque parlent de 2 000 à 4 000 victimes. Le lendemain des fusillades, les Hutus survivants se barricadent dans le camp. Paul Lowe fait des images, dans une ambiance de fin du monde.
Une image qui résonne encore
Vingt ans plus tard, l’une de ses photos iconiques ressurgit… au défilé de mode de Kanye West, Yeezy Season 3, réalisé en collaboration avec l’artiste italienne Vanessa Beecroft. Emmitouflés dans un écran de fumée, les modèles présentant la collection de Kanye West ont récréé une scène post-apocalyptique semblable à celle immortalisée par Pau Lowe. Contacté par le magazine Time, le photographe a salué la réémergence de son travail : “Quand mon travail est choisi par d’autres supports culturels et utilisé pour explorer les contours du sens de la politique sociale, c’est assez intéressant, a-t-il ainsi déclaré à Time. Avant d’ajouter que le fait qu’une image vieille de vingt ans puisse encore résonner aujourd’hui rappelle qu’il y a encore beaucoup à faire.”
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