En France, les webzines féministes n’ont jamais été aussi nombreux

Publié le par Naomi Clément,

Illustration de l’artiste Sanaa K. pour Girls Don’t Cry.

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Vraies Meufs célèbre les filles au naturel

Du haut de ses 18 ans, Lyna s’est construite avec l’émergence des réseaux sociaux, parmi lesquels Instagram, miroir ô combien déformant de la réalité. “À force de voir beaucoup de comptes qui compilent des photos de filles magnifiques, souvent très retouchées et très maquillées, je me suis dit que c’était dommage qu’il n’y ait pas d’endroits où l’on verrait uniquement des filles sans maquillage et sans retouche, raconte la jeune femme. Au début, je pensais faire un simple compte Instagram. Et puis je me suis dit que, quitte à prendre des filles en photo, autant en profiter pour parler d’elles, de qui elles sont, ce qu’elles font dans leur vie. De ne pas simplement s’arrêter à leur image.”
C’est ainsi qu’est né Vraies Meufs, une plateforme qui vise à donner d’autres exemples aux filles d’aujourd’hui”.

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“Plus jeune, je ne comprenais pas que tout ça n’était qu’une image, qu’il n’est pas possible d’être H24 parfaite dans la vraie vie, ajoute Lyna. J’ai envie qu’une fille qui regarde les portraits sur mon blog se sente à sa place, qu’elle se dise : ‘Tiens, ça me parle.’ Je ne cherche pas à décrédibiliser les filles qu’on nous montre sur les réseaux sociaux, mais simplement à montrer d’autres filles, qui se rapprochent plus de celles que je vois dans la vie de tous les jours. Vraies Meufs, c’est ma vision de la jeune femme du XXIe siècle !”

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L’empowerment féminin : le crédo d’Inside/Out Paris

Désireuses d’apporter une solution alternative aux magazines de sport, qui laissent encore trop souvent les femmes sur le banc de touche, Alison Beckner, rédactrice et consultante lifestyle, et Jessica Boukris, experte en marketing et en brand content, se sont unies pour donner vie à Inside/Out Paris. L’idée ? Mettre sur pied une plateforme organisée autour d’une communauté de femmes inspirantes qui placent la créativité, le mouvement et le bien-être au cœur de leur lifestyle.

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Inside/Out Paris est une conversation sur la durée, entre les femmes et le corps, nous précise le duo. Une célébration du dépassement et de l’intelligence émotionnelle. Une philosophie de vie incarnée par des valeurs telles que l’empowerment, la communauté, le challenge, le fun et l’engagement. Nos interviews sont des discussions fouillées, plutôt longues. Nous souhaitons apporter de l’authenticité, de l’intime dans un monde de l’image un peu désincarné. D’ailleurs, les femmes que nous interrogeons n’ont pas peur d’évoquer leurs échecs, leur âge, leurs blessures et la vertu thérapeutique du sport.”

L’inspiration artistique au cœur du Deli Paris Club

Lancé à l’automne 2016, le Deli Paris Club est le fruit de l’imagination d’Agathe, 25 ans. Originaire de Lyon, cette grande rêveuse poursuit un master en communication à Paris, avant de s’envoler pour la Grosse Pomme. “Je travaillais à New York lorsque l’idée du Deli Paris Club m’est venue, relate-t-elle. Je baignais dans un univers artistique et entrepreneurial, j’étais fascinée par la jeune génération artistique féminine new-yorkaise. Il y a là-bas une dynamique incroyable, ces filles n’ont peur de rien, surtout pas de l’échec, avec une ouverture d’esprit et une capacité d’entraide fascinante. Je puisais mon inspiration quotidienne en me nourrissant de leurs expériences et de leurs histoires. J’ai alors eu envie de me pencher sur la génération artistique française qui est également très riche et de créer un ‘club’, dans le but de mettre en valeur leur travail et leur personnalité, et de transmettre ainsi à mon tour une certaine forme d’inspiration.”
Doté d’une esthétique très forte, dominée par les couleurs pastel et les rollers quad, le Deli Paris Club célèbre, à travers de longs entretiens, des créatrices, artistes et entrepreneures à l’univers singulier, à l’instar de l’illustratrice Johanna Olk, de l’architecte Garance Vallée ou encore de la poétique Clémentine Lévy, designer florale.

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Aujourd’hui, la notion de club prend de plus en plus de sens, car il permet à la fois de faire découvrir ces artistes aux lecteurs, mais également de créer une communauté entre les artistes sans compétitivité, poursuit Agathe. C’est incroyable car un véritable échange se produit. Nous avons besoin de nous serrer les coudes en ce moment, le club c’est donc ça : montrer de quoi la jeune génération féminine est capable.

Les Glorieuses, la newsletter féministe

L’information directement dans votre boîte mail : voici la base fondatrice des Glorieuses, une newsletter qui, chaque mercredi depuis près de deux ans, traite de sujets liés à la condition de la femme à travers le monde, tout en offrant de nouvelles pistes de réflexion et de nouveaux modèles de femmes fortes et engagées. Derrière ce projet innovant se cache Rebecca Amsellem, 28 ans, docteure en économie. “J’ai lancé Les Glorieuses pendant mon doctorat, retrace cette dernière. L’idée à la base, c’était de l’envoyer à quelques amis, pour partager mes lectures notamment issues de médias américains ou canadiens, qui à l’époque étaient quand même un peu plus avancés que nous sur la question du féminisme.” Et de compléter :

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“Le format de la newsletter est tellement pratique ! L’idée fondamentale, c’était de penser au média de demain, d’arrêter de demander aux gens de venir sur un site, mais plutôt de leur apporter directement l’information. Ils ne sont pas obligés de la lire bien sûr, mais s’ils le souhaitent, ils n’ont qu’à cliquer. C’est ce principe du ‘un clic’ qui m’intéressait.”

Pour rejoindre les 50 000 abonnés des Glorieuses, c’est par ici.

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Girls Don’t Cry : promouvoir la création féminine

Né de l’union de trois Toulousains, Laure Atteia, Margaux Graule et Robin Plusquellec, Girls Don’t Cry voit le jour en février 2016 au sein de l’association La Petite, qui promeut des esthétiques contemporaines et défend l’égalité femmes-hommes.

Le point de départ de ce projet a été notre volonté de créer un média à l’image de notre vision de l’égalité, pointue et populaire, qui s’adresserait à notre génération mais pas que, décryptent les trois amis. Notre média pop féministe entend renverser les idées reçues et dénoncer les systèmes de domination par le biais d’actions artistiques et engagées.”

Les Nanas d’Paname, “le gang de nanas en force”

“Pour tout vous dire, les Nanas d’Paname, c’est bien plus qu’un webzine : c’est un véritable gang de nanas en force. Nous sommes plus de 70 aujourd’hui.” Ces mots enthousiastes et réjouissants sont ceux de la photographe Chloé Bonnard, cofondatrice des Nanas d’Paname. Cet espace virtuel et coloré créé il y a cinq ans avec Aurélie Martin, make up artist de profession, se veut le terrain d’expression d’un groupe de jeunes femmes talentueuses et inspirantes, qui connaissent la capitale comme le fond de leur poche.

“C’est un projet collaboratif où l’artistique se conjugue à l’humain, poursuit Chloé Bonnard. On y retrouve ainsi les actualités et les bons plans des filles de la communauté, ce qui permet d’avoir une actualité à laquelle il est facile de s’identifier. […] Mais le but est avant tout de mettre en lumière des perles, des femmes qui valent la peine d’être connues pour ce qu’elles font ; mais aussi pour qui elles sont, ainsi d’ouvrir la voie à celles qui veulent se lancer.”

À lire -> Pourquoi la presse féminine est toujours aussi blanche