L’industrie du disque et les amateurs de vinyles, en pleine recrudescence, redoutent une pénurie totale après l’incendie d’une usine en Californie qui est un maillon clé de la chaîne de fabrication. En fin de semaine dernière, l’usine Apollo Masters, dans la région de Los Angeles, a été touchée par un incendie dévastateur qui a provoqué de gros dégâts sur ses installations.
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Cette usine est l’un des deux producteurs mondiaux de la laque utilisée pour fabriquer les “masters”, disques matrices à partir desquels sont ensuite pressés les vinyles disponibles dans le commerce. Une éventuelle pénurie de laque pourrait aboutir à des retards dans la production de vinyles et à une hausse des prix de ces disques.
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“Il est encore trop tôt pour parler de désastre, mais dans l’industrie (du disque), nous pensons tous que c’est un moment très inquiétant”, a déclaré à l’AFP Gil Tamazyan, PDG de Capsule Labs, spécialisée dans le pressage de disques vinyles à Los Angeles. “Nous sommes tous soucieux du délai qu’il pourrait y avoir avant de trouver une solution durable”, a-t-il ajouté.
Après l’incendie de l’usine Apollo, le seul fournisseur de laque dans le monde reste la société japonaise MDC, qui jusqu’à présent ne produisait qu’environ 20 % du stock, d’après M. Tamazyan.
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Une autre technique existe pour fabriquer des matrices et consiste à graver le microsillon directement dans un disque de cuivre vierge, plutôt que dans de la laque. S’il existe huit sites en Europe capables d’utiliser cette technique baptisée DMM (“direct metal mastering”), il n’y en a toutefois aucun en Amérique du Nord, souligne David Read, responsable des disques vinyles pour la firme spécialisée canadienne Duplication.
En 2018, les ventes de disques vinyle ont atteint leur plus haut niveau depuis 1988, à 419 millions de dollars (+8 % en un an), selon les chiffres de l’industrie du disque américaine.