“C’est la France, Dolorès, la France d’Emmanuel Macron.”
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Depuis plusieurs jours, l’Assemblée nationale débat – avec beaucoup de peine – sur la fameuse loi de moralisation de la vie politique. Au menu : interdiction d’employer des collaborateurs familiaux, changement d’avis sur le casier judiciaire vierge et transparence. Ah la transparence, elle ne plaît pas à tout le monde, et surtout pas à Philippe Gosselin, député Les Républicains de la Manche. Selon son camp, le contrôle de l’indemnité des frais de mandat est une “usine à gaz”, rien que ça… Alors la transparence des élus, imaginez !
Le jeudi 27 juillet, en plein débat sur la fiscalisation des indemnités parlementaires, que Philippe Gosselin défend, le député a pris la parole pour vivement critiquer ce “diktat” de la transparence politique. Pour expliciter ce qu’est “la dictature de la transparence”, le député a cité un dialogue d’OSS 117 : Rio ne répond plus de Michel Hazanavicius, entre Hubert Bonnisseur de La Bath et sa partenaire Dolorès. Il a voulu, dit-il, donner “quelques mots d’introduction pour répondre aux collègues qui s’étonnent de la longueur [du] débat sur ce sujet-là.” Et c’est là qu’il a fièrement sorti la punchline de la journée :
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“Du côté kafkaïen, j’ai envie de dire, comme dans OSS 117 : Rio ne répond plus, ‘Mais, c’est la France, Dolorès, la France d’Emmanuel Macron’. Voilà, c’est un petit peu ça. Mais pour être plus sérieux, au-delà de ‘Dolorès’ et ‘pas n’importe quelle France’, celle d’Emmanuel Macron, on nous demande de faire du droit commun, d’être comme l’ensemble de nos concitoyens. Eh bien chiche ! Chiche ! Fiscalisons toutes nos indemnités ! On met tout sur la table. C’est le plus transparent possible. Il n’y a plus de problèmes de bureau, de frais qui seraient dans telle ou telle liste. C’est tout réel, comme n’importe lequel de nos concitoyens. […] Voilà la meilleure solution. C’est le droit commun.”
Au cas où vous auriez oublié cette mythique conservation entre Hubert et Dolorès dans OSS 117, en voici l’extrait. Alors que les deux personnages débattent sur ce qu’est une dictature, Dolorès demande à Hubert : “Et comment vous appelez un pays qui a comme président un militaire avec les pleins pouvoirs, une police secrète, une seule chaîne de télévision et dont toute l’information est contrôlée par l’État ?”
“J’appelle ça la France, mademoiselle. Et pas n’importe laquelle, la France du général de Gaulle”, lui répond fièrement Hubert, avec un sourire dont seul Jean Dujardin a le secret. Désormais, c’est “la France d’Emmanuel Macron”, comme le dit Philippe Gosselin. Pour ce qui est de la pertinence de la référence cinématographique, on vous laisse juges, et on pose ça là, juste pour le plaisir.
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