Une nouvelle vidéo L214 met en lumière la violente méthode de gazage des cochons au CO2

Publié le par Jeanne Pouget,

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L’association de protection animale L214 a rendu publiques ce jeudi 8 juin des images du gazage des cochons à l’abattoir d’Houdan et rappelle que dans quelques jours se tiendra le procès des deux militants qui ont permis de les obtenir.

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L’association L214 diffuse ce jeudi 8 juin de nouvelles images tournées en caméra cachée à l’abattoir d’Houdan (Yvelines), et plus particulièrement de l’étape d’étourdissement des porcins par asphyxie au CO2. La vidéo ci-dessus montre la souffrance évidente des cochons qui tentent de fuir, hurlent, sont pris de convulsions et en grande détresse respiratoire. Si L214 épingle l’abattoir d’Houdan, l’association rappelle que cette méthode est encore pratiquée dans six abattoirs français, ce qui représente 15 à 18 % des cochons abattus dans l’Hexagone, soit environ 4 millions de cochons par an. Pourtant, cette méthode est décriée au sein même de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) qui, en s’appuyant sur des études scientifiques, qualifie cette pratique d’“aversive”, “douloureuse” et “non instantanée” depuis 2004. De son côté, le Conseil de l’Europe a lui-même indiqué qu’elle devrait être abandonnée.

Une législation européenne obsolète

Dans la chaîne de l’abattage, le gazage au dioxyde de carbone (CO2) est l’une des méthodes employées (avec l’électronarcose ou électrocution) pour insensibiliser les animaux avant la saignée. Or, la perte de conscience n’est pas immédiate mais intervient dans les 30 secondes après le début de l’exposition au gaz. Un paradoxe dans la mesure où l’étourdissement est en théorie un précédé censé “provoque[r] une perte de conscience et de sensibilité sans douleur”, tel que le définit le règlement européen de 2009 sur la protection des animaux au moment de leur mise à mort.
L214 relève aussi qu’à l’abattoir d’Houdan où ont été tournées ces images, un contrôle des services vétérinaires indique qu’aucune “vocalisation” n’a été entendue lors du gazage. Une déclaration que les images viennent immédiatement décrédibiliser. Pour l’association, il s’agit d’une véritable défaillance des services vétérinaires dans leur mission de protection animale.

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Arrestation et procès de deux militants de L214

Deux militants de l’association, dont Sébastien Arsac, cofondateur et porte-parole de L214, avaient été interpellés par la gendarmerie au moment de la collecte de ces images en décembre 2016. Ils sont convoqués devant le tribunal correctionnel de Versailles le 12 juin prochain pour avoir “porté atteinte à l’intimité de la vie privée de l’abattoir et pour s’être introduits au domicile de la société”.
Pour Sébastien Arsac, “la monstruosité des images révélées ce jour permet de démontrer toute la légitimité de l’action menée par L214”.

“Sans ces images, les abattoirs resteraient des boîtes noires auxquelles les citoyens n’ont pas accès. Aucun d’entre eux ne prendrait le risque de ternir son image en rendant public ce qui se passe dans les puits de gazage au CO2. L214 revendique la légitimité de son action en vertu du droit d’informer les consommateurs”, écrit l’association dans un communiqué de presse.

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Le cas d’Houdan est loin d’être une exception, des images similaires avaient notamment été filmées à l’abattoir d’Alès, dans le Gard, et diffusées en 2015.

À lire -> Entretien avec les fondateurs de L214, l’asso qui infiltre les abattoirs