Cinquante-deux policières sillonnent les quartiers chauds de Jaipur en scooter pour protéger les femmes qui pourraient se faire agresser.
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Surnommée “le pays du viol”, l’Inde détient le triste record du nombre de femmes subissant des violences sexuelles et physiques. D’après le bureau indien des statistiques criminelles, les viols ont augmenté de 900 % ces quarante derrières années. Chaque année, l’Inde enregistre 40 000 cas de viols, un chiffre largement sous-estimé, car la plupart des femmes ont peur de se rendre dans les commissariats et ne se déclarent pas victimes.
“Jamais une femme n’ira au poste de police car elle a plus de chance de se faire violer qu’on ne dépose sa plainte”, explique Catherine Bros-Bobin, économiste spécialiste des questions de développement en Inde, dans Cheek Magazine. D’ailleurs, seuls quatre plaintes sur les 24 206 reçues en 2011 ont abouti à une condamnation des agresseurs. Dans une enquête intitulée “10 raisons pour lesquelles l’Inde a un problème avec les violences sexuelles”, les journalistes du Washington Post pointent du doigt le manque de femmes dans la police indienne.
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À New Delhi, 93 % des policiers sont des hommes, à Jaipur 52 policières changent la donne
D’après le Times of India, à New Delhi, la capitale indienne, 93 % des policiers sont des hommes. Face à ce constat, la ville de Jaipur, la capitale du Rajasthan, située dans le nord-ouest de l’Inde, a recruté 52 femmes policières munies de talkies-walkies, caméras et matraques qui sillonnent en scooter les quartiers jugés dangereux pour les femmes, comme le montre la vidéo ci-dessus réalisée par l’agence France-Presse (AFP).
Cette “unité spéciale motorisée”, comme l’appelle l’AFP, a été mise en place spécifiquement afin de lutter contre les violences subies par les femmes. Ces policières ont suivi pendant trois mois une formation spéciale, durant laquelle elles ont appris à conduire un scooter mais surtout à se défendre en cas d’agression. “Parfois, il y a des fauteurs de trouble qui peuvent nous menacer physiquement, explique l’une d’elle. Notre propre sécurité passe avant tout.” Un homme interrogé par l’AFP pense, lui, que “les hommes vont avoir peur de ces femmes en service”.
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En effet, Kamal Shekhawat, la cheffe de cette unité spéciale, explique que ces brigades exclusivement féminines ont “un effet dissuasif” sur les potentiels agresseurs. “Quand ces équipes patrouillent dans les lieux un peu chauds, elles arrivent à mettre fin à des problèmes, comme le harcèlement sexuel dans les rues”, souligne-t-elle. En espérant que l’initiative sera reprise partout en Inde, et partout dans le monde.