Dans son dernier spectacle Pixel, le chorégraphe Mourad Merzouki offre un subtil mélange entre danse et créations numériques.
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Nous sommes confrontés sans cesse à l’image, la vidéo, le numérique. Les écrans nous entourent et il n’y a qu’à traverser les grandes capitales de certains pays du monde pour imaginer ce que sera la ville de demain : une forte exposition à l’image qui aujourd’hui fait partie de notre quotidien.
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C’est avec ces mots que Mourad Merzouki, danseur et chorégraphe français, présente Pixel, son dernier spectacle à la croisée des arts entre danse et mapping. C’est en rencontrant Adrien Mondot et Claire Bardainne, spécialistes des arts numériques, que l’actuel directeur du Centre chorégraphique national de Créteil a eu l’idée de mêler l’énergie du hip-hop au pouvoir poétique des créations visuelles, afin de défricher cet environnement à la frontière du virtuel et du vivant.
Sur scène, les dix danseurs de la compagnie Käfig s’approprient alors cet univers impalpable, aux allures de trompe-l’œil mouvant.
“L’invention d’un langage numérique vivant se faisant par l’intuition du corps”
“Nous cherchons à transformer la perception, à brouiller les pistes du vrai et du faux, à franchir les frontières quotidiennes du réel, et faire apparaître des choses qui ne sont pas “possibles” : changer à la volée les propriétés de la matière, inverser la gravité, donner la sensation d’un volume uniquement avec des projections plates“, expliquent Claire Bardainne et Adrien Mondot.
Pour les deux co-auteurs de Pixel, qui défendent le numérique vivant depuis une dizaine d’années, la création de ce spectacle, rendue possible grâce à l’interactivité du logiciel eMotion et l’expérience du chorégraphe, a donc été très enrichissante :
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Mourad a su s’immerger dans nos univers graphiques abstraits avec une immense facilité, qu’il a ensuite transmis naturellement aux interprètes. Il nous a inspiré des formes et des mouvements numériques nouveaux, nous confortant dans cet axe de recherche qui nous est cher : l’invention d’un langage numérique vivant se faisant par l’intuition du corps.
À l’heure où le numérique est partout, ces trois artistes talentueux réussissent grâce à Pixel à faire évoluer la danse vers un subtil dialogue entre prouesses techniques des danseurs et illusions de la projection.
Après des représentations à succès au CCN de Créteil fin 2014, la Maison de la Danse de Lyon accueillera Pixel du 20 au 30 janvier.