Un réalisateur s’est amusé à dépeindre la capitale allemande en recensant ses objets, ses couleurs et ses formes, de la Fernsehturm au métro.
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Affiches, passages piétons, distributeurs, poubelles, caravanes, vans ou “W” de la marque allemande Volkswagen, sans oublier les bancs : en une vidéo d’un peu plus de 3 minutes, le réalisateur Julien Patry range les signes distinctifs de Berlin comme un scientifique aurait classé ses éprouvettes.
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Pourquoi ? Voilà ce qu’il nous a répondu :
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“Berlin n’est pas forcément une belle cité, mais elle est très agréable à vivre. Je me suis mis à me promener et à faire des portraits vidéo de ce qui me marquait le plus dans la ville, puis à faire ce travail de façon méthodique, en recensant les objets les plus marquants et en cherchant leurs différentes occurrences de couleurs. Parce que pour moi, c’est un peu ça qui rend la ville agréable : les couleurs qui ont remis de la vie dans la ville grise post-chute du mur.”
Julien a passé six mois à Berlin. À chaque fois qu’il avait un petit moment de libre, il prenait son reflex et un petit carnet, cochant au fur et à mesure les différents objets et couleurs sur sa liste. “Ça permet de visiter pas mal d’endroits et de bien observer la ville.” Si le résultat est un mashup d’occurrences abstraites ou physiques rencontrées à Berlin, le réalisateur entendait aussi rendre hommage à un courant artistique allemand, basé sur la classification, promu par Bernd et Hilla Becher.
À partir de la fin des années 1950, ce couple de photographes allemands a réalisé un inventaire de bâtiments industriels – certains en décrépitude, d’autres abandonnés depuis peu – en respectant une cohérence visuelle rigoureuse : lorsque l’image était capturée, il fallait que la lumière soit grise et que le cadrage respecte toujours les mêmes critères.
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Et Julien de préciser :
“Au final, je me suis retrouvé avec énormément de rushs à reclasser dans des tableaux. Guillaume Guerry, un chef monteur, m’a aidé à monter le film. Les temps de calcul sont incroyablement longs quand il commence à y avoir 16 pistes vidéo.
Pour la musique, nous montions sur du clic, envoyions des séquences aux compositeurs berlinois Axl Otl et Jessica Nay, qui nous renvoyaient des sons sur lesquels nous adaptions à notre tour le montage : le film a voyagé via WeTransfer d’innombrables fois entre Paris et Berlin.”