Vegans contre viandards, l’impitoyable guerre 2.0

Publié le par Ariane Nicolas,

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Images choc et menaces de mort

Mais au rayon boucherie-charcuterie, l’ambiance n’est pas toujours bon enfant. Le mouvement vegan, qui est pour un grand nombre de ses adeptes un engagement politique à part entière, a recours à des campagnes choc sur le net pour peser dans les débats. Les images de l’abattoir d’Alès, diffusées ces dernières semaines, ont eu un retentissement national, ouvrant la voie à une enquête judiciaire
Lorsque le magazine Beef s’est créé en France, certains opposants à l’hégémonie viandarde ont montré les dents. “Nous avons reçu des insultes et des menaces en ligne”, nous raconte son rédacteur en chef, Alexandre Zalewski. Si ces attaques ont cessé depuis, elles dénotent “un extrémisme” de la part des vegans, selon le journaliste culinaire :

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Ces actions peuvent être virulentes. Il y a un vrai rejet de l’autre, chez certains militants. Pourtant, nous n’imposons rien à personne, nous voulons juste informer les gens et fournir les meilleures recettes possibles.

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Il arrive aussi qu’un simple mot de travers prenne des proportions démesurées. Au mois d’août, raconte BuzzFeed, le propriétaire du restaurant dublinois The White Moose Café se fend d’un petit message taquin envers les végétariens. Une militante tombe dessus, partage le mot à la commnauté qui réplique en inondant la page Facebook de commentaires plus ou moins haineux. A la mauvaise foi du patron répondent des messages violents, parfois accompagnés de menaces de mort. Depuis, le monde se divise en deux catégories pour ce restaurateur : ceux qui n’ont jamais mangé chez lui et lui attribuent la note de 5 étoiles, et ceux qui n’ont jamais mangé chez lui et lui collent la note la plus basse.

Une place pour un mouvement non-aligné ?

Un steak saignant mérite-t-il autant de haine ? Ceux qui veulent prendre part au débat tout en restant imperméables à la violence disposent d’une troisième voie. Qu’il s’agisse de végétariens repentis qui plaident pour un évelage responsable (comme ici), de vegans qui cuisinent des produits naturels au plus près du goût de la viande (comme ici) ou de mangeurs de viande compatissants qui militent pour un lundi veggie (comme ici), et plus généralement des “flexitariens” qui s’autorisent quelques entorses au menu, les initiatives ne manquent pas. Problème : sur la Toile, du fait de leur relative neutralité, ces initiatives restent moins visibles que les coups d’éclat tranchés.
Ces échanges soulèvent une autre question, de nature financière cette fois. Car si l’on mange de moins en moins de viande de boucherie, ce n’est pas seulement du fait de l’influence des militants de la cause animale. C’est aussi parce que le pouvoir d’achat ne permet tout simplement plus de le faire, notamment chez les jeunes. Entre 2003 et 2013, les prix de la viande ont largement augmenté, toutes catégories confondues, selon ce rapport de France AgriMer. La génération Tinder doit-elle se réconcilier avec la barbac ? On vous laisse méditer sur cette question avec ce gif d’escalope qui nous obsède. Attention, un message subliminal s’y est peut-être glissé…

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