L’octogénaire ramassait des pissenlits avec un couteau en face de chez elle, lorsqu’elle a été immobilisée par trois policiers.
Publicité
Martha Al-Bishara, 87 ans, n’est pas allée bien loin. Cette grand-mère arabophone ramassait des pissenlits sur un sentier en face de chez elle, un couteau à la main, quand elle a été interpellée par trois policiers et frappée d’un coup de taser en pleine poitrine. Les faits se sont déroulés le 10 août dans la petite ville de Chatsworth, dans l’État de Géorgie, après qu’un riverain a appelé la police pour leur signaler la présence d’une femme “âgée” munie d’un couteau pour “couper de la végétation ou quelque chose comme ça”, qui “refuse de partir” et qui “ne parle pas anglais”.
Publicité
À ABC News, son petit-fils de 24 ans a raconté que Martha Al-Bishara “a souri [aux policiers] pour leur faire comprendre qu’elle n’était pas une menace… Elle a essayé de se rapprocher pour communiquer avec eux, et c’est à ce moment qu’elle a reçu un coup de taser.”
Le chef de la police de Chatsworth présent lors de l’intervention, Josh Etheridge, réfute tout usage disproportionné de la force et assure que “les protocoles en vigueur” ont été respectés, rapporte l’AFP. “Vous avez une personne qui marche dans votre direction avec un couteau, vous lui donnez l’ordre de s’arrêter… Il a utilisé le Taser plutôt que la force létale“, a-t-il ajouté avant de spécifier que, selon lui, soit l’octogénaire “n’avait pas compris ce qu’on lui disait, soit elle souffrait d’un problème [mental]“.
Publicité
Hospitalisée et poursuivie
D’après ses proches, Martha Al-Bishara a obtenu la citoyenneté américaine en 2001, après avoir quitté la Syrie, il y a une vingtaine d’années. Mère de 9 enfants et grand-mère, elle avait l’habitude de se rendre sur le sentier pour ramasser des pissenlits avec son couteau, ceux-ci ne poussant pas dans son jardin, et d’utiliser la plante pour sa cuisine.
Après le coup de taser, Martha Al-Bishara a été menottée par les policiers, puis emmenée au commissariat pendant plusieurs heures. Là-bas, les forces de l’ordre ont refusé que ses petits-enfants soient ses interprètes. L’octogénaire, qui a été hospitalisée après l’intervention policière, est accusée d’intrusion criminelle et d’entrave à agent selon CNN. Elle est convoquée devant le tribunal le 19 septembre 2018.
Publicité
“Si trois policiers ne peuvent pas gérer une femme de 87 ans, ils devraient peut-être penser à rendre leur badge”, s’est de son côté insurgé le petit-neveu de l’accusée.