À deux jours d’intervalle, les présidents russe et américain ont tous deux réaffirmé leur intention de renforcer leur force de frappe nucléaire en 2017. Tout roule.
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Au vu de l’actualité politique récente, les passionnés d’histoire contemporaine et de géopolitique doivent se frotter les mains — et, peut-être simultanément, serrer les dents. Car dans la foulée de l’assassinat de l’ambassadeur de Russie Andreï Karlov à Ankara, qui avait poussé un paquet de gens à faire des parallèles avec le meurtre de l’archiduc d’Autriche François-Ferdinand en juin 1914 (événement déclencheur de la Première Guerre mondiale, comme vous le savez depuis le lycée), les dernières déclarations de Donald Trump et Vladimir Poutine évoquent une mélodie familière toute droit venue des années 1960 : celle de la Guerre froide, époque course aux armements et crise des missiles cubains.
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Le 22 décembre, Donald Trump se fendait de l’un de ces fameux tweets desquels la presse internationale est désormais familière… sauf que celui disait ceci :
“Les États-Unis doivent grandement renforcer et étendre leur capacité nucléaire en préparation du jour où le monde reviendra à la raison au sujet des bombes nucléaires.”
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Et l’idée que Donald Trump, un homme obsédé par l’idée d’envoyer des bombes nucléaires sur les pays qui lui déplaisent (au point de demander plusieurs fois à ses conseillers pourquoi les États-Unis se l’interdisent alors que ce serait si simple, pouf, 200 000 morts), accède à un poste lui permettant de le faire en appuyant sur un bouton est tellement effrayante que le New York Times a consacré, le lendemain, un article entier d’exégèse de ces 140 caractères, littéralement mot par mot, pour tenter d’estimer à quel point son futur président était déterminé à nous rejouer Hiroshima au Moyen-Orient.
Dans la foulée, MSNBC révèle que M. Trump a déclaré, par téléphone, en nommant sans ambiguïté la Russie : “S’il le faut, nous aurons une course aux armements. Nous les dépasserons à chaque étape et nous leur survivrons.” Problème : Donald Trump n’est pas tout seul à vouloir jouer.
Donald Trump, Vladimir Poutine : même combat
Car le même jour, devinez qui y est également allé de son coup de pression ? Vladimir Poutine, évidemment, jamais très loin quand il s’agit d’entamer un bras de fer verbal. Libération rapportait ainsi les propos du président russe, qui déclarait, en écho au déploiement du bouclier antimissile de l’Otan en Europe, et dans un calme absolu :
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“Il faut renforcer le potentiel militaire des forces nucléaires stratégiques [russes, ndlr], avant tout à l’aide de systèmes de missiles capables de garantir le franchissement des systèmes de défense antimissile existants ou à venir.“
Fin octobre, quelques semaines avant l’élection de Donald Trump, la Russie avait déjà dévoilé à la face du monde le missile nucléaire RS-28, affectueusement appelé SATAN-II, capable de voyager à 10 000 kilomètres de distance et de détruire un pays comme la France en une fois. Soit l’arme la plus puissante jamais construite, du moins officiellement.
Apparemment, Vladimir Poutine souhaite donc faire encore mieux, et Trump est du même avis. On rappelle au passage qu’en octobre dernier, 123 États de l’ONU ont signé un accord historique sur le désarmement nucléaire. Sans le soutien des États-Unis, ni de la Russie, ni d’Israël, ni du Royaume-Uni, ni… de la France. Allez, joyeux Noël.
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