Bob Walker justifie l’arrêt d’un programme “politiquement correct de surveillance environnementale” en expliquant que son futur gouvernement voit “la Nasa dans un rôle d’exploration, de recherche dans l’espace”. “La science géocentrée, détaille-t-il, est mieux placée dans d’autres agences dont c’est la mission principale.” Et d’ajouter que selon lui, “la recherche climatique est nécessaire mais a été lourdement politisée, ce qui a sapé une grande partie du travail des chercheurs”. L’administration Obama avait pourtant décidé que le budget de la division “sciences de la Terre” de la Nasa devait augmenter à 2 milliards de dollars en 2017, contre 2,8 milliards pour la division “exploration spatiale”.
Pour autant, le président Trump ou son conseiller ne peuvent pas décider seuls de démolir deux décennies de science du climat : une telle réorganisation des budgets de la Nasa nécessite l’approbation du Congrès. Le problème, explique Vox, c’est que non seulement les députés républicains dominent désormais la Chambre des représentants et le Sénat, mais une bonne partie d’entre eux est d’accord avec l’idée de Walker. Pire, le Parti républicain n’a pas attendu Trump pour réduire les budgets de l’agence alloués à la recherche climatique : en 2015, la Chambre des représentants parvenait à diminuer de 500 millions de dollars la proposition de budget 2016 déposée par le gouvernement Obama. Avec une telle proposition, si elle devait être formulée, Trump prêcherait une assemblée de convertis.
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Réorganiser la recherche = diminuer les moyens
Enfin, si Walker indique vouloir simplement confier la surveillance de l’évolution climatique terrestre à des agences “dont c’est la mission principale”, on peine à imaginer comment. La National oceanic and atmospheric administration (NOAA), dont c’est effectivement la mission – et qui collabore régulièrement avec l’agence spatiale –, pourrait gagner plus de responsabilités, mais les maths ne concordent pas. Comme l’explique Popular Science, la Nasa alloue 2 milliards de dollars à la seule surveillance climatique, sur un budget total de 19 milliards de dollars. Le budget total de la NOAA pour 2017 s’élève à 5,8 milliards de dollars.
Qu’on prêche ou non sur la véracité du changement climatique, 97 % des études publiées sur le sujet dessinent les mêmes conclusions. Si la Nasa devait arrêter de surveiller l’évolution du climat terrestre, ce serait tout simplement catastrophique pour notre gestion globale du réchauffement climatique. Nous priver, volontairement, du meilleur outil de lutte contre la catastrophe planétaire qui nous guette serait d’une insondable bêtise. Et pourtant, c’est peut-être ce qui attend les États-Unis.
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