À l’occasion de la Fashion Week parisienne, nous nous sommes intéressés au travail de trois réalisateurs dont les univers, tantôt candides, tantôt mystiques, transforment les campagnes des grandes maisons de mode en véritables œuvres d’art.
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Le rêve enchanté de Petra Collins pour Gucci
En une poignée d’années, cette Canadienne touche-à-tout, remarquée grâce à sa plateforme The Ardorous, est devenue la grande coqueluche des griffes de mode. Et pour cause : avec ses photographies oniriques, dans lesquelles les jeunes femmes de sa génération s’exposent dans toute leur intimité, Petra Collins offre une autre image du corps féminin, rompant radicalement avec l’esthétique lisse, imberbe et photoshoppée véhiculée par les médias. Placée derrière son appareil, cette artiste de 24 ans donne ainsi à voir des personnages au naturel, baignés dans une lumière souvent pastel, qui prennent alors l’apparence de figures fantasmagoriques, quasi divines.
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Cet univers féministe et anticonventionnel, qui lui a parfois valu d’être censurée sur Instagram, a inévitablement fini par séduire de nombreuses marques en quête de renouvellement identitaire. Adulée par des noms comme Me and You ou Adidas, Petra Collins vient aujourd’hui de dévoiler le fruit de sa collaboration avec la ligne de lunettes de la maison Gucci (pour laquelle elle avait déjà défilé il y a quelques semaines). Au programme ? Un rêve enchanté et éveillé, inspiré par la culture hongroise de sa famille, au cœur duquel les lunettes de la collection printemps-été 2017 de Gucci, incrustées d’imposants strass, transcendent les générations.
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Chloë Sevigny dépeint la femme de 2017 aux côtés de Miu Miu
En 2011, la maison italienne lançait ses Women’s Tales, une série de courts-métrages réalisées par les femmes qui vise à saisir l’esprit de la femme du XXIe siècle. Après avoir donné carte blanche à Zoe Cassavetes (Broken English, Day Out of Days), Naomi Kawase (Still the Water, Les Délices de Tokyo) ou plus récemment Crystal Moselle (The Wolfpack, That One Day), Miu Miu confie aujourd’hui les commandes de son programme à Chloë Sevigny.
Pour ce 13e épisode, l’actrice et réalisatrice américaine (dont le tout premier film, Kitty, a été présenté au Festival de Cannes en mai 2016), a choisi de rendre hommage à Carmen Lynch. À travers un film de huit minutes, sobrement baptisé “Carmen”, Chloë Sevigny nous livre un portrait intime et touchant de la comédienne de stand-up, que l’on découvre constamment esseulée (tantôt sur scène face à son public, tantôt errant dans les rues de Portland), et comme toujours perdue dans ses propres rêves. “Le film capture une grande partie de ce que je suis réellement, a déclaré Carmen Lynch. Quand vous êtes sur la route, on ne ressent même plus vraiment la solitude. Beaucoup d’entre nous, les comédiens, sommes des personnes introverties, qui préfèrent observer et écouter.”
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Kahlil Joseph place la musique au cœur du récit chez Kenzo
Originaire de Seattle, Kahlil Joseph a fait de la musique son cheval de bataille. Depuis 2012, ce réalisateur offre sa vision singulière aux plus grands artistes de hip-hop et de R’n’B du moment, à tel point que le magazine i-D l’a récemment couronné du titre de “réalisateur de clips le plus brillant depuis Hype Williams”. En effet, l’Américain de 35 ans se cache derrière quelques-unes des vidéos musicales qui ont le plus fait parler d’elles ces dernières années, du clip de “Video Girl” de FKA Twigs à celui de “Until the Quiet Comes” de Flying Lotus en passant par le court-métrage Good Kid, m.A.A.d city de Kendrick Lamar, sans oublier Lemonade, le film-album de Beyoncé.
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Ces vidéos, dont l’ambiance mystique et ténébreuse est amplifiée par une narration parfois apocalyptique, ont rapidement retenu l’attention d’Humberto Leon et Carol Lim, les directeurs artistiques de Kenzo, qui ont enrôlé Kahlil Joseph pour donner vie à leur campagne Dawn in Luxor, en 2014. “Ils étaient super excités par le travail que j’avais fait par le passé”, relatait ce dernier à i-D en 2015. À tel point que le duo Leon-Lim n’a pas hésité à confier la création de son tout nouveau projet : Music Is My Mistress. Un film mystérieux, destiné à présenter la collection printemps-été 2017 de Kenzo, dans lequel le récit, toujours déconstruit, nous invite à nous concentrer sur l’essentiel : le son, le bruit, la musique.