Le 21 décembre 1990, l’ingénieur du Cern Tim Berners-Lee mettait en ligne le premier site Internet de l’histoire… qui expliquait comment utiliser le web.
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Nom : World Wide Web. Date de naissance : 21 décembre 1990. Père : Tim Berners-Lee. L’information paraîtra peut-être inconcevable à ceux nés au crépuscule du XXe siècle mais Internet n’a pas existé depuis toujours. Pire, c’est une invention relativement récente, qui vient à peine de fêter son quart de siècle.
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Pour bien comprendre la croissance fabuleuse de l’enfant prodige de l’information, il suffit d’aller se plonger dans les archives du web (ça se passe par là), de s’émerveiller devant le graphisme naïf des sites web d’alors, de s’extasier devant leur simplicité enfantine et de réaliser, songeur, que cet Internet moyenâgeux est finalement celui de la décennie précédente.
Le domaine lancé devait rester privé
En ce jour anniversaire marquant les 25 ans des fondations du monde d’aujourd’hui, penchons-nous avec tendresse et admiration sur l’aînée de toutes les pages web, la doyenne de l’HTML, l’arrière-grand-mère de nos sémillants Tumblr : http://info.cern.ch/, remise en service en 2013 par le Cern (Centre européen de la recherche nucléaire).
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Ironiquement, le domaine lancé par Tim Berners-Lee devait rester privé et être uniquement partagé au sein du Cern avec ses confrères scientifiques. Car Internet, comme plusieurs inventions majeures avant lui, n’est pas un outil conçu pour le grand public mais bien pour des applications scientifiques et militaires: lorsque Berners-Lee invente le protocole World Wide Web en 1989, c’est pour permettre aux différentes universités et laboratoires de recherche de communiquer leurs travaux entre eux instantanément.
Rapidement, son utilisation (relativement) simple se répand. En 1993, le Cern met le logiciel graphique (Mosaic), un serveur et une librairie de code dans le domaine public, avant de les mettre à jour sous licence libre. Le reste fait partie de l’Histoire… N’en déplaise, comme le déterrait Courrier international, aux critiques de l’époque qui voyaient en Internet une “vaste supercherie”.
Une relique virtuelle hébergée par le Cern
Leurs ancêtres critiquaient probablement l’ordinateur, et ceux d’avant avaient probablement une dent contre Gutenberg et sa maudite machine à copier des textes. Tim Berners-Lee lancera ensuite le World Wide Web Consortium (W3C), chargé de superviser l’évolution des standards de contenu du Web.
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Vingt-cinq ans ont passé et beaucoup de lignes de code ont coulé dans les API, mais le site Web de Berners-Lee est toujours là, relique virtuelle exposée au réseau, toujours hébergée dans les locaux du Cern sur le modeste ordinateur personnel du papa d’Internet. En souvenir d’un temps où l’information avait encore des limites physiques. Gloire à Tim Berners-Lee. Gloire au Cern. Gloire à Internet. Amen.