The Weeknd est enfin de retour avec After Hours, un album étincelant

Publié le par Guillaume Narduzzi,

©Cover After Hours / The Weeknd

Le chanteur canadien vient de dévoiler son premier projet depuis l'EP My Dear Melancholy, daté de 2018.

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C’était l’un des disques les plus attendus de l’année et il est enfin disponible en ce vendredi 20 mars. Le quatrième album studio de The Weeknd – quatre ans après le spectaculaire Starboy et deux ans après le retour aux sources que représentait son EP My Dear Melancholy – vient de paraître.

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Intitulé After Hours, cet album, teasé depuis le mois de novembre, se laisse guider par les émotions d’Abel Tesfaye, toujours aussi inspiré par ses vices et le malheur qui en résulte.

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Quelle autre ville que Las Vegas pour y poser le cadre idéal ? Le chanteur canadien, aujourd’hui âgé de 30 ans, replonge dans ses travers à Sin City, comme l’illustraient parfaitement les clips de “Heartless” et “Blinding Lights” parus en amont de la sortie de ce nouvel album. Avec lui, la fête prend tout son sens et tente d’expier les nombreux péchés et problèmes de l’artiste. Que ce soit la toxicomanie, abordée dès la superbe introduction évolutive quasi anxiogène “Alone Again”, les amours déchus – thème récurrent du projet – ou encore son infidélité chronique, tout finit inlassablement par rattraper Abel Tesfaye. Il est à Vegas comme chez lui et dresse le bilan de ses actes passés.

Une inspiration puisée bien sûr de ses tumultueuses relations amoureuses hyper-médiatisées, de son rapport plutôt compliqué avec la drogue, mais aussi du cinéma. Car si la sensibilité de The Weeknd est le principal carburant de sa créativité, les références au septième art sont nombreuses. À commencer par le nom du projet, After Hours, provenant du film éponyme de 1985 réalisé par l’immense Martin Scorsese. “Escape from LA” est également inspiré d’un film du maestro John Carpenter paru en 1997. Sur ce même morceau, on retrouve des références à Speed de Jan De Bont et à Constantine de Francis Lawrence. A priori, on peut donc affirmer sans trop se tromper que lui aussi aime bien Keanu Reeves.

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Moins à fleur de peau que sur son précédent EP, moins démonstratif que Starboy, The Weeknd trouve à nouveau la formule idéale pour nous emmener dans les méandres de son esprit, entre regrets, culpabilité et dépendance. Les différentes chansons viennent se connecter entre elles, comme cet enchaînement “Heartless”, “Faith” et “Blinding Lights” au milieu de l’écoute. Une harmonie rare entre les influences disco et R’n’B émane du projet, synthétisant les différentes phases artistiques de la carrière déjà considérable du Canadien. Quitte à parfois sombrer dans une noirceur dévastatrice (“Snowchild”, “Escape from LA”, “In Your Eyes”, “After Hours”).

Un résultat rendu possible grâce à son association avec son producteur attitré Illangelo, présent sur une grosse majorité des morceaux des projets. Mais aussi grâce aux apports capitaux du génial Metro Boomin, d’Oscar Holter, Max Martin et Dre Moon, pour ne citer qu’eux.

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Pourtant, aucun featuring officiel ne figure sur After Hours. Une démarche assez étonnante de la part d’un artiste qui collabore régulièrement pour les projets des autres (bien que moins ces dernières années), mais qui lui permet de livrer un disque très personnel. Notons toutefois que le génie de Tame Impala, Kevin Parker (dont le nouvel album The Slow Rush est sorti il y a peu) fait une apparition sur “Repeat After Me (Interlude)”. 

Comme le confesse The Weeknd lui-même, on peut retrouver de “l’amour, de la peur, des ennemis, de la violence, de la danse, du sexe, des démons, des anges, de la solitude et de l’unité” sur ce nouvel album, parfois proche de la schizophrénie. Il finit ce voyage émotionnel éreinté, en sang, à bout. Irrécupérable, Abel Tesfaye semble l’être. Mais The Weeknd a beau être un fêtard invétéré, infidèle, émotionnellement instable, il est avant tout un artiste. Et quel artiste.

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