Dans la continuité de la série, le Forza nouveau ronronne un peu, mais s’inscrit toujours plus dans son temps. Test par un joueur qui n’y connaît rien aux voitures.
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C’est presque réglé comme une pendule : fin septembre sort le Forza de l’année. Pour une durée encore indéfinie, la franchise alterne entre deux approches. Les années paires, c’est un nouveau Forza Horizon, qui privilégie le plaisir de jeu, le farniente, une bande-son au top et une physique bien moins réaliste. Bref un bac à sable fun au service de la détente et des bonnes sensations. Les années impaires, place aux techniciens du volant : c’est au tour du studio Turn 10 de livrer une nouvelle mouture de Forza Motorsport, bien plus vouée à être une simulation. Un genre qui a légèrement perdu en concurrence, mais attention, Project CARS guette et l’antédiluvien Gran Turismo est très bientôt de retour.
Le 5 était décevant, le 6 remettait la série sur des roulettes, et le 7 est dans la continuité. On juge souvent la série Forza Motorsport à son nombre de voitures disponibles. Les fins connaisseurs, fétichistes et amateurs de sports automobiles qui attendent une armada de marques, de physiques différentes, de modèles spécifiques et de personnalisation à l’extrême seront aux anges : avec plus de 700 voitures, il y a tout à fait de quoi faire.
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Comment ça marche ? Dans son mode principal, le jeu est subdivisé en six championnats, eux-mêmes proposant une myriade de coupes et d’événements spéciaux. Il est possible de revivre un évènement iconique de la course automobile, ou de faire mumuse en bowling automobile sur le circuit Top Gear de l’émission éponyme. Déjà de quoi gagner quelques points, mais l’essentiel sera dans les championnats classés en diverses catégories thématiques, systématiquement par modèles de voiture. Tout le monde aura le même, et à partir de là c’est par points remis en fonction de la place gagnée. Si au bout des 3, 4, 5, 6 courses, vous êtes sur le podium du total, à vous les points et l’avancée vers la section suivante.
La difficulté est toujours très modulable, mais cette fois, augmenter la férocité et la technique des autres bagnoles ne fera pas monter vos gains en précieux crédits – ceux-là mêmes qui permettent d’acheter de nouvelles voitures. Pour faire monter la mise, il faudra utiliser des “mods”, des bonus qui ne rapportent que si vous remplissez certaines conditions. Ceci, plus les quelques dons réguliers de l’éditeur, et la perfusion constante que vous rapporteront vos Drivatars (vos temps sont conservés et vont générer de l’argent virtuel si vous battez un autre joueur) feront que vous n’aurez jamais vraiment de soucis de ce côté-là.
Progresser et utiliser d’abord les petits modèles puis les nouvelles gloires technologiques de l’industrie se fera de manière fluide, mais vous vous en doutez, les pointes de vitesses sont plus constantes vers la fin du jeu.
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Oh non, des microtransactions
Petite polémique au passage : Forza 7 a choisi d’adopter un modèle économique émergent… et quelque peu irritant. Celui des “coffres aux trésors”, dont l’exemple récent le plus emblématique se trouve dans Overwatch. Comprenez la possibilité d’acheter, avec du vrai argent mais aussi organiquement en jouant au titre, des “coffres” dont le contenu n’est pas connu à l’avance. Des mods, des contenus cosmétiques, des bonus à la “rareté” aléatoire, ce qui peut vous inviter à dépenser d’autres espèces sonnantes et trébuchantes si vous voulez booster l’expérience. C’est loin d’être aussi invasif et complémentaire à l’expérience que dans les récents La Terre du Milieu : L’Ombre de la guerre ou Star Wars : Battlefront II, mais il est difficile d’être optimiste face à ces percées ici et là.
Forza 7 est une expérience visuelle. C’est un jeu bénéficiant du crossplay entre Xbox One et Windows 10. On a aussi essayé le soft sur un ordinateur ayant affiché un rendu dont la qualité se situe quelque part entre les deux premières Playstation. On se contentera de décrire celui sur Xbox One (la classique) car on peut jouer à Forza 7 sur la dernière version de la console et avec un écran 4K.
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C’est tout de même de bonne facture sur console “vanilla”, même si certains décors sont toujours aussi vides (quoique moins sur certains circuits, dont Prague et Dubaï). On remarque de vilains bonhommes sur les gradins, donc on regardera bien sûr la piste – c’est épatant de réalisme, et la pluie, son rendu et son implication sur la physique du véhicule sont impressionnants. Pour une raison inconnue, il est cependant impossible de courir de nuit et sous la pluie à la fois, et il n’y a toujours pas de transition entre deux météos différentes.
Côté musique, il n’y a pas de musiques dédiées en pleine course, sinon une version libre de droit des Black Keys dans les menus. Forza demande une certaine concentration, mais c’est un jeu idéal pour écouter un podcast, plein de podcasts, la radio… surtout lors d’une course d’endurance, qui mobilisera toujours une heure au minimum.
Le joueur dispose d’une grande liberté pour s’amuser et progresser selon ses envies. L’expérience “à la carte” est bien rendue. On peut participer aux évènements spéciaux, débloquer de nouvelles voitures… en ayant le “niveau de collection” demandé. C’est un deuxième critère – au-delà des finances -, le jeu demande explicitement de cultiver une certaine “collectionnite” pour débloquer certains évènements.
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En revanche, les phases de qualifications passent à l’as, et vous serez systématiquement en milieu de grille. C’est une constante de Forza 7 : il y a des idées étranges et d’autres intelligentes. Par exemple, il est possible d’effectuer quelques réglages durant le long chargement d’une piste. Malin !
Une expérience à la carte
Enfin, il est important de souligner que le jeu se plie à vos envies en termes de maniabilité, et de précision dans la conduite. Turn 10 a encore plus affiné sa technologie pour proposer des virages, des freinages, et autres drifts d’une fidélité à tout rompre. Libre à vous de désactiver ou activer moult aides et assistances à la conduite, puis de paramétrer à l’extrême votre engin, que ce soit dans les pièces ou la manière de les utiliser.
Si vous êtes pointilleux, et aimez bichonner votre bébé (ne vous attachez pas trop, vous n’allez pas l’utiliser durant tout le jeu), Forza 7 propose un très grand niveau de détails, qui souligne cette montée en puissance constante dans le mode principal. Le diable est dans les détails, et ces derniers sont au rendez-vous : à grande vitesse, la caméra et les vibrations dans la manette rendent le tout saisissant.
En ce qui concerne les défauts, on pointera surtout du doigt les modes multijoueurs et online. Ils ne semblent pas être totalement achevés et sont parfois sans saveur. Hélas, après Forza Horizon 3 et son perfectionnisme, la comparaison fait mal. L’interface n’est pas toujours d’une grande clarté, et, encore une fois, pourquoi des microtransactions ? La rédaction n’aime décidément pas les microtransactions.
Nonobstant, et aussi parce qu’il est l’un des derniers survivants de son genre actuellement, Forza 7 est une bonne expérience de simulation automobile qui, malgré ses défauts, propose une expérience et des sensations aux joueurs, même aux plus sceptiques !