La chaîne publique suédoise SVT2 diffuse depuis fin octobre un nouveau type d’émission de télé-réalité où de jeunes gens vont vivre sous une dictature. Il s’agit de “Diktatorn” et le but principal est de rappeler l’importance de la démocratie.
Pendant huit jours, huit jeunes suédois de 18 à 24 ans d’horizons divers sont enfermés dans une maison sans fenêtre sous la tutelle d’un dictateur. Le but ? Leur faire comprendre l’essence de la démocratie, rapporte Télérama. Une idée assez étrange qui trouve son fondement dans le fait que les jeunes s’intéressent de moins en moins à la politique.
L’émission baptisée Diktatorn, (“Le dictateur”) reprend ainsi les codes d’une télé-réalité à la Loft Story avec un gagnant à la clé qui remportera un petit pactole de 100 000 couronnes suédoises, soit environ 11 000 euros.
À la différence que personne ne sait comment les empocher et surtout que les participants doivent exécuter tous les ordres du dictateur entre privation de sommeil, couvre feu, tâches répétitives. Somme toute, une fois passé le seuil de la maison, ils n’ont plus qu’à renoncer à leurs droits démocratiques.
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“Les jeunes prennent pour acquis la démocratie”
Navid Modiri, programmateur de l’émission, explique plus en détails le concept de sa télé-réalité au média suédois Svenska :
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En Suède, une étude rapporte qu’un certain nombre de jeunes croient que ce serait bien qu’il y ait un leader qui agit de manière autoritaire. L’enquête a révélé que beaucoup prennent pour acquis la démocratie.
Nous voulons montrer que les pays où il y a des dictatures ne sont pas destinés à une population économiquement défavorisée ou moins intelligente que le Suédois. Elle peut arriver ici, et il est donc important que nous soyons reconnaissants, gérions la démocratie que nous avons et que nous ne la tenions pas pour acquise.
Mais avant même d’être lancée le 28 octobre, l’émission faisait déjà polémique. Et pour cause, les propos racistes tenus par un des huit jeunes dans la bande-annonce. Sympathisant des Démocrates de Suède, parti politique d’extrême droite, le jeune affirmait sa peur : que le dictateur soit musulman, rapporte Télérama.
Selon le magazine, l’émission permet ainsi de questionner si, au nom de la liberté d’expression, on peut tolérer des propos racistes. Une manière de montrer aux jeunes suédois aussi bien les forces et les faiblesses de leur système politique.
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