Avant sa démolition, l’école maternelle parisienne de la cité Doré a été investie par l’artiste ZDEY, qui l’a transformée en gigantesque toile.
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Si vous prenez la ligne 6 du métro entre les arrêts Nationale et Chevaleret, dans le 13e arrondissement de Paris, vous avez peut-être cru halluciner en apercevant une protubérance multicolore au milieu de l’uniformité grisâtre des toits de Paname – surtout si c’était le matin, en allant au boulot. Un personnage énigmatique, moustachu et chapeauté, armé de deux bombes de peinture, semble vous provoquer dans une baston de regards ; autour, une blancheur éclatante, constellée de tâches acidulées et de géométries : difficile de faire plus contrasté dans le décor bétonné. Vous n’avez pas rêvé : vous venez simplement de passer devant l’école maternelle de la cité Doré, que le street artist ZDEY a investi durant tout l’été.
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Le projet, monté en partenariat avec l’association d’aide aux adolescents ACSJF, a vu une équipe de jeunes, chapeautée par ZDEY, consommer “320 sprays, plus de 150 litres d’acrylique, […] 1,5 kilomètres de scotch et 20 extincteurs” pour transformer l’école, qui sera bientôt démolie, en fresque de street art monumentale, du sol au plafond, quitte à s’harnacher dans des baudriers pour y parvenir. Le 1er octobre, l’édifice peinturluré ouvre ses portes au public pour deux jours, de 13 à 20 heures. L’occasion de se balader, littéralement, dans une oeuvre éphémère en plein air. Et on fait confiance à ZDEY et sa signature moustachue pour réitérer la performance : après tout, Paname ne manque pas de bâtiments à déguiser.