Au début nous n’avions que nos propres sources pour trouver les informations et les éléments qui prouveraient le mensonge. Avec l’élargissement de notre audience, nous avons reçu de plus en plus de suggestions venues de tous les pays. Nous avons mis en place un véritable processus éditorial. Nous retenons les infos vérifiables, gardons les plus pertinentes et publions les plus intéressantes.
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Eh oui : la démarche participative a ceci de contraignant qu’elle exige un factchecking systématique pour contrôler les infos qui sont publiables de celles qui ne le sont pas. Pourtant, à la visite du site, on assiste à un démontage pièce par pièce des fausses infos que Vladimir Poutine a encore refusé hier d’admettre que son pays diffusait en Ukraine. Un exemple ?
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Des pistolets à billes à l’assaut de l’Est ukrainien
Le 30 mai, Roman Bochkala, journaliste de la chaîne ukrainienne Inter TV, publie sur son compte Facebook personnel des photos de militants de ce qu’il nomme “Novorossia”, c’est-à-dire de la Nouvelle Russie (avec la Crimée et l’Est de l’Ukraine incluses), s’entraînant en Crimée. Selon lui, l’assaut sur Donetsk, cette ville toute proche de l’Est de l’Ukraine, est imminent.
Selon StopFake, qui traduit ses propos, il témoigne que ces photos lui ont été transmises par un “patriote ukrainien” introduit en Crimée. “Maintenant, ces braves hommes sont dans l’Est de la Russie. Ils combattent pour la Novorossia contre leur ancienne mère patrie”.
Ces déclarations exaltées – et reprises par des médias russophones – sont malheureusement fausses : comme StopFake le démontre relativement aisément, il s’agit de joueurs d’airsoft, ce jeu de simulation d’opérations militaires à base de répliques d’armes (en fait des pistolets à billes) et d’uniformes.
Les journalistes se basent sur des faits précis, tels que les chargeurs à billes ou la date d’un rendez-vous d’airsofteurs de Crimée au même moment. Plus amusant, la plateforme a aussi découvert des commentaires des airsofteurs incriminés qui assurent Roma Bochkala de l’attaquer en justice pour les assimiler à des terroristes. Conclusion : après vérification sur le compte Facebook du journaliste décidément très partisan, cette publication a disparu.
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Sept étudiants
Composée de sept étudiants travaillant à mi-temps, l’équipe de StopFake se répartit les tâches entre vérification de l’authenticité des vidéos, des photos et des textes. Recherche de métadonnées, géolocalisation des images et croisement de chacun des faits est le lot quotidien de ces sentinelles bénévoles, dédiées au droit à une information juste et non-orientée. De quoi mettre en perspective nos années fac.
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