Lost in Hong Kong aurait pu être le nom de cette exposition photo réalisée par le chinois Chow Kar Hoo. Qui serait “perdu” ? Les super-héros, dans un quotidien ordinaire, cru. On retrouve un Spider-Man ouvrier, un Superman qui sert des paluches dans les rues et un Batman, penseur, près d’une enseigne Mc Donalds. Dans une rue parallèle, Hellboy se prend une bière bien méritée et Wolverine utilise à des fins pécuniaires ses lames de fer : il est boucher.
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Chow Kar Hoo fait partie de la génération post-années 80 des artistes originaires de Hong Kong. Dans cette série, il s’est apesanti sur ce qu’il appelle les “avatars de nos espoirs, de nos rêves et de nos désirs” selon The Independant. En d’autres termes, les héros qui ont bercé son enfance.
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Lors du lancement de l’exposition, l’artiste a déclaré :
Les figures iconiques ont l’habilité d’aborder des problèmes sérieux, que ce soit la société dans son ensemble, l’identité et même les idéologies.
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Pour Chow Kar Hoo, apposer des super-héros aussi populaires dans les rues de Hong Kong est aussi un message culturel. Il espère que “les traditions de Hong Kong ne disparaîtront pas”. Captain America et son bouclier un peu usé représenterait ainsi une certaine barrière défensive de la ville contre la gourmandise de la Chine. Il faut savoir que la mégalopole hongkongaise, forte de 7 millions d’habitants, n’a rejoint la République Populaire de Chine qu’en 1997. Cette année là, le Royaume-Uni procédait à sa rétrocession.
En produisant cette exposition, Chow Kar Hoo a aussi eu pour objectif d’illustrer la créativité de sa ville. Et, pourquoi pas, d’en faire la prochaine grande planque tournante de l’art contemporain. Avoir repris, à sa manière, le fondement de la culture pop américaine et occidentale, démontre son ambition. Reprendre pour mieux créer.