Le 28 novembre, sur Twitter, la SNCF a cru bon de se vanter de l’écart de salaire de 4 % entre les hommes et les femmes dans l’entreprise. Cela n’a pas manqué de faire réagir
“Chez SNCF l’écart de rémunération hommes/femmes est plus faible que la moyenne” a lâché dans un tweet accompagné d’une illustration l’entreprise ferroviaire française le 28 novembre. 4% “seulement” pour la SNCF, lorsque dans les entreprises françaises l’écart moyen serait de 15 à 20 %, peut-on lire sur ce tweet. À noter que l’écart de salaire mensuel net moyen entre les hommes et les femmes est actuellement encore de 19 %.
Chez SNCF l’écart de rémunération hommes/femmes est plus faible que la moyenne. Découvrez nos initiatives #GirlsDay https://t.co/iz8t7W2XH9 pic.twitter.com/s4WpOQYu4e
— SNCF (@SNCF) 28 novembre 2016
La SNCF s’attendait sans doute à des félicitations, mais l’entreprise n’a fait qu’attiser la colère et le cynisme des femmes sur Twitter. C’est la journaliste Clara Schmelck qui a tiré la sonnette d’alarme sur le réseau social. “Quand la @SNCF affiche fièrement qu’elle pratique l’écart salarial hommes/femmes, mais moins que d’autres #sexisme #RH“ a-t-elle tweeté.
Qd la @SNCF affiche fièrement qu'elle pratique l'écart salarial hommes/femmes, mais moins que d'autres #sexisme #RH pic.twitter.com/Z57linlWXv
— Clara-Doïna Schmelck (@ClaraSchmelck) 30 novembre 2016
De nombreuses femmes choquées ont répondu au tweet de la SNCF :
@SNCF et vous en êtes fiers ? c'est le 0% qu'il faut mettre en avant !
— Priscilla Priscoue (@Priscoue) 28 novembre 2016
@SNCF Oui pourquoi 4% ? Qu'est ce qui les justifie ?
— Marine Penanhoat (@Marine_PN) 28 novembre 2016
"regardez les filles, chez nous on vous encule un peu moins qu'ailleurs"
— Chloé (@chloekieff) 30 novembre 2016
vous êtes fiers de votre connerie @SNCF? Vantez-vous qd ce sera 0%
.@SNCF Merci aussi pour cette absence TOTALE de femmes dans l'équipe dirigeante https://t.co/9rxEEpAZZT pic.twitter.com/AxRH5Y5eps
— J ✨ (@ju_noidea) 30 novembre 2016
La SNCF a répondu a ces tweets en essayant de se justifier, en vain :“Bonsoir, sachez que cet écart est lié essentiellement à une différence d’ancienneté” ou encore “Cela est lié à un positionnement sur des métiers moins générateurs d’éléments variables de rémunération” tout en redirigeant vers ce lien.
Effectivement, si la SNCF décide de communiquer (extrêmement maladroitement) sur les écarts de salaire entre hommes et femmes, c’est que le 24 novembre, elle a lancé la 5e édition du “Girls’ Day”. Un jour ou les lycéennes et étudiantes sont accueillies pour découvrir les métiers SNCF et en particulier ceux dits “masculins”. “Cette journée vise à montrer aux jeunes filles que les métiers dits ‘masculins’ sont accessibles à tous et surtout à toutes”, est-il écrit sur son site.
Les femmes représenteraient 20,33 % des effectifs de la SNCF. “Si les demandes affluent pour les métiers commerciaux, il est encore trop rare de trouver des candidates pour ces métiers qui sont à tort qualifiés de ‘masculin'”, explique la SNCF pour se justifier du peu de femmes dans l’entreprise.
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La situation s’améliore… mais pas assez vite
Les femmes resteraient plus présentes dans certaines filières et métiers : la féminisation atteindrait 60,8 % pour les activités administratives contre 5,3 % pour les métiers de la traction (la conduite des trains) et 10,6 % pour la circulation.
Bien que la communication de la SCNF soit totalement déplorable, la situation s’améliorerait pour la gent féminine, bien que… pas assez vite. Aujourd’hui 30 692 femmes travaillent à la SNCF, soit 20,33 % des effectifs contre 10 % dans les années 1980. Pour atteindre une plus grande mixité, certaines actions auraient été mises en place, comme de proposer une candidature féminine au minimum pour chaque poste à pouvoir.
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