À l’aube du documentaire qui lui est dédié, retour sur le phénomène Slender Man, le premier vrai mythe qu’Internet a généré de toutes pièces (ou presque).
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Le 30 mai 2014, pour fêter ses 12 ans, Morgan invite deux copines de son âge à dormir chez elle, à Waukesha, dans le Wisconsin : Bella, son amie de toujours, et Anissa, qu’elle connaît depuis un an, avec qui elle partage son amour des légendes urbaines. Ce soir-là, les trois filles mangent au restaurant, et passent la majeure partie de la soirée sur leurs ordinateurs. Le lendemain, elles se déguisent, jouent, déjeunent, puis, avec l’accord de la mère de Morgan, partent traîner dehors.
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Après une étrange dispute dans les toilettes du David’s Park, où les deux adolescentes plaquent violemment Bella au mur, cette dernière propose candidement de jouer à cache-cache dans la forêt. Au cours de la partie, alors que Bella est au sol en train de s’amuser avec des fleurs, Morgan s’approche et lui saute dessus, lui disant “n’aie pas peur, je ne suis qu’un petit chaton” pour la calmer, avant de la poignarder 19 fois, aux bras, aux jambes, au ventre et au torse, touchant l’estomac, le foie, le pancréas, et ratant de peu une artère majeure.
La pensant morte, les deux copines la déposent un peu plus loin, puis continuent de jouer quelques heures en chantant gaiement. Pendant ce temps, Bella réussit à atteindre la route, où un cycliste l’aperçoit et l’emmène à temps à l’hôpital. Aujourd’hui, elle est en vie, et a pu malgré le traumatisme retourner en cours dès la rentrée 2014. Anissa est en prison pour mineures, tandis que Morgan est depuis plusieurs mois en hôpital psychiatrique, où elle est traitée pour schizophrénie.
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Lors des interrogatoires, cette dernière a raconté avoir des hallucinations, entendre des voix, et croire à un tas de choses, comme le fait que Voldemort était son ami intime. Surtout, on a retrouvé chez elle une cinquantaine de dessins et écrits concernant Slender Man, un monstre humanoïde issu d’Internet.
C’est Anissa qui l’a initiée à ce mythe en octobre 2013, et depuis, le personnage la hantait. Pour expliquer leur acte à la police, toutes deux ont déclaré avoir mis au point un plan six mois auparavant, consistant à sacrifier Bella, dans l’unique but d’être sous la protection du Slender Man et de devenir ses marionnettes.
La naissance d’un mythe urbain sur un forum d’aficionados
Comment un mythe urbain venu d’Internet a-t-il pu pousser deux enfants à un tel acte ? Beaucoup s’interrogent, et c’est même le sujet du documentaire diffusé il y a peu au festival SXSW à Austin, et bientôt sur HBO. Trailer :
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Irene Taylor Brodsky, documentariste déjà nommée aux Oscars, a choisi ce sujet pour tenter de comprendre le pourquoi du comment de ce fait divers, en s’intéressant tout particulièrement à la figure du Slender Man, qui n’a en réalité rien à voir avec le reste des monstres jaillis des entrailles d’Internet. À commencer par le fait qu’il a une date de naissance, une origines précise et que l’on connaît l’évolution du personnage.
Le Slender Man est né le 10 juin 2009, sur l’ordinateur d’Eric Knudsen, qui se fait appeler en ligne Victor Surge. Deux jours auparavant, un membre du forum SomethingAwful lançait un concours Photoshop afin de créer des “images paranormales “. Au milieu des faux ovnis et autres ectoplasmes, Knudsen se démarque en balançant deux photos de groupe d’enfants en noir et blanc avec, en arrière-plan, un homme élancé (“slender” en anglais), très grand, sans visage et doté de ce qu’on devine être six tentacules sur le deuxième cliché. À cela il ajoute des légendes, provenant de soi-disant témoins, renforçant l’aspect réaliste de l’entreprise.
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Il ne faut pas moins de trois minutes pour que la créature devienne la vedette du concours et que les inscrits du site ne présentent plus que des montages concernant le fameux Slender Man. Ils développent ensemble cette figure en open source, le dotant d’une apparence plus claire (il a un visage blanc opaque, porte un costume noir, mesure environ 2,50 mètres et a des membres surdimensionnés) et de caractéristiques propres (il kidnappe des enfants, est un stalker mais ne tue jamais, apparaît surtout dans les forêts, et brouille toute forme de communication, surtout lorsqu’on se rapproche d’une source d’eau). Dans le même temps, Eric Knudsen continue d’inonder le Web de faux articles et dessins d’enfants.
La question de ses inspirations est complexe et reste aujourd’hui encore sans réponse précise et définitive. Sylvère Deguercy, étudiant-chercheur en sociologie de l’imaginaire spécialisé sur la figure du Slender Man, explique qu’il est incorrect de dire que son “créateur” est Knudsen.
“Il est important de souligner qu’il ne l’a pas créé seul. Cela a été fait sur le long terme, grâce aux nombreux internautes qui ont forgé son image au fil du temps. Et puis, il n’a pas été ‘inventé’ : on retrouve des figures préexistantes présentant les mêmes aspects, allant du folklore germanique à Trilby’s Notes, un jeu vidéo sorti en 2006.”
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Lors d’une interview avec le site KnowYourMeme, l’Américain expliqua s’être inspiré de H.P. Lovecraft, auteur de fantastique connu entre autres pour Cthulhu et son ouvrage fictif, le Necronomicon, mais aussi de Stephen King (notamment de sa nouvelle Brume), et de William S. Burroughs, pour ne citer qu’eux. La culture contemporaine a aussi un rôle puisque Eric Knudsen dit avoir puisé dans les jeux vidéo d’horreur type Silent Hill ou Resident Evil, là où d’autres voient une ressemblance avec le protagoniste principal de l’Étrange Noël de monsieur Jack ou encore avec les Gentlemen de Buffy contre les vampires.
Ce qui est vraiment intéressant ici, c’est que le crowdsourcing en question a intelligemment attribué de fausses origines au Slender Man, mêlant de vraies légendes à d’autres montées de toute pièce. La communauté l’a autant connecté à des mythes réels – qu’il s’agisse du Noppera-bō (fantôme aux traits humains sans visage issu du folklore japonais), du roi des Aulnes (personnage de la mythologie germanique) ou de Wendigo (une créature amérindienne vivant dans la forêt) – qu’à des récits réinventés : ainsi, plusieurs internautes ont retouché des gravures datant de la Renaissance allemande, donnant à Slender Man une descendance factice franchement crédible, comme avec la gravure de Hans Holbein le Jeune, Das Kind, représentant le personnage Der Ritter. Un authentique fakelore donc.
La diffusion du Slender au grand public grâce à YouTube et aux jeux vidéo
Le 20 juin 2009, soit dix jours après la naissance du mythe, deux vidéos sont postées sur le compte YouTube MarbleHornets : une introduction et le premier épisode – qui a désormais plus de 5,5 millions de vues – de ce qui deviendra la web-série phare dans le Slenderverse, le Marble Hornets Project.
Il s’agit de fragments d’enregistrements vidéo retrouvés, façon Projet Blair Witch, alors que le personnage principal, depuis disparu, était harcelé par The Operator (un vrai faux Slender Man). La série s’arrêta en 2014, avec un total de 87 “entries” et 86,5 millions de vues, mais surtout un impact considérable dans la construction du mythe.
Il suffira de quelques épisodes pour qu’apparaissent alors des parodies, des reprises, des mèmes à foison, des fan arts, des discussions partout sur Reddit ou 4chan, des fausses histoires, des blogs spécialisés, un wiki dédié contenant désormais plus de 300 pages…
Le Slender est relâché, et se diffuse partout sur Internet, plus seulement sur des forums d’initiés aux creepypastas (jeu de mots avec “copy-paste“, signifiant en anglais copier-coller, et “creepy”, signifiant sinistre, pour désigner ces histoires d’horreur et ces images que l’on copie-colle d’un site à un autre, que l’on échange par e-mail ou sur les réseaux sociaux).
Mais la reconnaissance globale passera principalement par le jeu vidéo, lorsque fin juillet 2011, le créateur de Minecraft, Markus “Notch” Persson, annonce une mise à jour comprenant l’introduction d’un nouveau monstre noir aux yeux luminescents, qui vous pourchasse si vous le croisez. Notch décide alors d’appeler le mob Enderman, la référence étant parfaitement assumée.
Quelques mois plus tard apparaît en ligne un premier jeu rudimentaire de type labyrinthe en 3D où l’on fuit Slender Man. Mais c’est surtout un autre, Slender : The Eight Pages, sorti le 26 juin 2012, et produit par le studio indépendant Parsec Productions, qui va changer la donne. Disponible gratuitement sur ordinateur, il réinvente, à la façon d’Amnesia : The Dark Descent, le jeu de survival horror.
Ici, il “suffit”, armé d’une lampe torche, de récupérer 8 pages d’un manuscrit sur Slender Man dans une forêt lugubre en évitant ce dernier au risque de mourir – sachant que plus le joueur en trouve, plus la créature apparaît sournoisement, provoquant neige à l’écran, musique stressante, etc. Bref, on joue sur les nerfs des joueurs et il s’agit d’une véritable torture pour beaucoup. Ce qui n’empêche pas le jeu d’être un carton, notamment auprès des youtubeurs qui multiplient à tour de bras les vidéos d’eux en train de hurler de peur (la première de PewDiePie, la plus visionnée, récolte actuellement 12,5 millions de vues).
Le jeu se diffuse, traverse les frontières, tout le monde s’y essaye. Les spécialistes mettent en avant la simplicité de son gameplay, le minimalisme, mais la figure angoissante du Slender est également pour beaucoup dans ce succès. Il faudra assez peu de temps avant qu’une quinzaine d’autres titres, indépendants pour la plupart, pointent le bout de leur nez.
Ou que d’autres œuvres dans la même veine, mais avec d’autres personnages commencent à pulluler en ligne (dont un avec Shrek, un autre avec des Télétubbies zombies, ou encore avec Slendermane, la version Petit Poney de la créature (oui, Slender Man a sa version Petit Poney)).
Une suite, au graphisme bien plus détaillé, sortira sur ordinateur et console en 2013. Slender: The Arrival sera un véritable succès, acclamé par la presse comme par les fans du genre. On remarquera par ailleurs qu’une bonne partie des jeux d’horreurs qui ont débarqué depuis se rapprochent plus du gameplay “fuir le monstre et ne pas l’affronter” de Slender que de celui d’un Silent Hill (Outlast, Alien: Isolation). Quoi qu’il en soit, ce jeu de survie a popularisé le personnage auprès de ceux qui ne connaissaient pas encore le mythe.
Le creepypasta dont le monde avait besoin ?
Internet étant Internet, le monstre élancé devient pour certains un objet de fascination, de culte. On trouve par exemple au milieu des fan fictions (plus du 19 000, rien que sur ce site) des récits sur sa vie sexuelle et des textes où l’auteur rêve de devenir son disciple. Le pouvoir de fascination est tel que ces fantasmes sont concrétisés en 2014 par Morgan et Anissa. Le fait divers, désormais appelé “Slender Man Stabbing” n’est pas vraiment un cas isolé, puisque plusieurs autres ont été liés, légitimement ou non, au Slender Man.
Au-delà des crimes commis en son nom, le fait est que l’on dépasse toute histoire du même genre, en termes de succès, de reconnaissance et de pouvoir sur Internet. Un des creepypastas les plus connus, Jeff the Killer, n’atteint en aucun point la notoriété de Slender Man. Pour Sylvère Deguercy, l’engouement pour ce dernier pourrait s’expliquer par notre imaginaire collectif :
“Le fait que tous aient, d’un seul mouvement, construit le personnage de cette manière montre qu’il était déjà présent dans l’imaginaire collectif. Pour moi, Eric Knudsen a remis en circulation un avatar archétypique, qui fait sens dans notre société, dénotant un besoin imaginaire à ce niveau-là.
Il y a plusieurs révélateurs en ce sens. Tout d’abord, ce sont des centaines d’internautes qui ont fabriqué son histoire, ses caractéristiques, les récits le concernant. Certains éléments ont pu être dits, mais s’ils ne correspondaient pas à la nature centrale du personnage, la communauté ne les retenait pas.
Le Slender Man ne tue pas par exemple, et les histoires qui comprenaient des meurtres directs, bien qu’elles existent, ne sont pas vraiment restées dans cette construction. Le fait qu’une fiction homogène se soit créée naturellement, autour d’un seul profil subodoré par tous, montre qu’il représente une réalité enfouie de notre imaginaire qu’aucune autre créature n’illustrait aussi efficacement dans notre quotidien. Elle comporte, entre autres mécanismes, la peur de l’inconnu et l’impuissance de la technologie.”
Si l’on considère ce point de vue, la légende du Slender Man n’a pas d’équivalent et représente la parfaite manifestation de ce qui effraie le plus la nouvelle génération. C’est une des raisons invoquées par Sylvère Deguercy pour refuser la nomenclature de creepypastas et parler ici de mythe.
“Ce n’est pas un creepypasta comme les autres car il s’agit ordinairement d’histoires isolées, autosuffisantes. Ici, on tient un motif qui a généré des dizaines d’autres récits, ses propres personnages dérivés, et qui s’approprie parfois des creepypasta existants. Il semble être le seul d’entre eux qui soit fertile, qui engendre ainsi d’autres récits et d’autres figures.
Et il l’est encore : il suffit de regarder sa présence sur le Web. S’il a acquis une grande fan base en 2012, et si la ‘mode’ du Slender Man est un peu redescendue vers 2013, le fait est qu’en 2016 on en parle toujours, que ce soit sur Reddit, sur YouTube, et autres. Il a certes eu une apogée, mais il reste important et est loin d’être tombé dans l’oubli. […] Structurellement, il ne s’agit pas d’une légende urbaine mais bien d’un mythe.”
En effet, déjà en 2012, la journaliste de BBC Radio 4 Aleks Krotoski en parlait comme du “premier grand mythe du Web“. On pourrait penser que le fait d’en connaître les origines devrait empêcher la légende urbaine de se diffuser, et surtout empêcher les gens d’y croire, mais au contraire, elle s’est propagée comme jamais aucune autre auparavant.
D’ailleurs, on sait bien l’importance que les internautes accordent à la vérité : nombreux sont ceux à crier au “fake” très rapidement. Pour le cas du Slender Man, ces derniers sont bien plus virulents, démontrant à tour de rôle que chaque information est bidon. On trouve des dizaines de vidéos de personnes démontant la véracité du mythe, alors même qu’une recherche Google permet de trouver l’origine de la légende urbaine. Une facilité qui pour certains cache une vérité tout autre, amenant d’autres détracteurs. Un cercle sans fin.
Du Slender dans la pop culture et des limites de sa propagation
Les conséquences de ce succès colossal sont multiples : en dehors du monde des faits divers, son impact sur la pop culture est certain. Par exemple, de nombreux internautes estiment, légitimement, voir des ressemblances entre le Slender et le Silence de Doctor Who, ou le Thinman de Supernatural. Plus récemment, les rumeurs les plus persistantes sur la sixième et future fournée d’American Horror Story portent justement sur une saison entièrement dédié au personnage.
Une question se pose alors, à laquelle tente de répondre Lionel Maurel, spécialiste du droit d’auteur et de la propriété intellectuelle, sur son blog : à qui appartient le Slender Man ? Il compare la situation aux zombies modernes de Romero.
Explication: en 1968, le réalisateur américain George A. Romero sort La Nuit des morts-vivants, chef d’œuvre qui marquera à jamais l’histoire du cinéma d’horreur, voire du septième art. Seulement, comme le souligne le juriste, le film n’a jamais été protégé par le droit d’auteur, à cause d’un changement de titre de dernière minute et d’une erreur humaine. Résultat, le film tombe dans le domaine public dès sa sortie, et sa figure du zombie sera reprise partout sans que cela ne pose aucun problème juridique.
Le cas semble ici le même. Semble. Auparavant, l’absence de copyright permettait à quiconque de se réapproprier le mythe du Slender Man sans crainte. De toute façon, difficile de déterminer l’heureux propriétaire de la bestiole : le processus de fabrication était collectif, Eric Knudsen n’en étant que l’initiateur. On aurait donc tendance à dire qu’il appartient aussi au domaine public, que la créature appartient à l’Internet tout entier – ce qui serait beau, très honnêtement – mais c’est plus compliqué que ça.
Déjà fin 2013, lorsque Lionel Maurel écrivait son article, plusieurs projets, notamment un film financé en crowdfunding en 2012, et un jeu vidéo indépendant, Faceless, ont dû être abandonnés. Le premier ne put être diffusé, tandis que le deuxième n’a pas pu être homologué par Valve Corp (maison mère de Steam Greenlight). En cause, un tiers inconnu jusqu’ici, n’ayant visiblement aucun lien avec Knudsen, qui aurait revendiqué “les droits pour accorder les licences en cas d’adaptation commerciale du Slender Man sous forme de jeux, de films ou à la télévision“.
La chose se complique encore lorsque l’on apprend plus tard que dès janvier 2010, Knudsen possédait la marque “Slender Man”. Désormais, la section “Copyright” de la page Wikipédia de Slender Man nous apprend donc que certains projets impliquant des profits ont été autorisés et d’autres non par ce dernier, et que son accord seul, sans celui du tiers, n’est pas suffisant. Contacté par Konbini, Lionel Maurel explique concrètement la manœuvre de Knudsen :
“Tout cela est bien flou, tout comme sa revendication de propriété. Mais sachant qu’il n’a donné que le nom et quelques photomontages, il serait difficile pour lui de prouver à un juge qu’il est le propriétaire du Slender Man.”
Derrière ces nombreux points techniques se cachent une vérité franchement triste : cette volonté de récupération, même masquée sous l’apparent souci de Knudsen de produire des éléments de qualité, empêche des artistes d’ajouter leur pierre à l’édifice.
Il suffit de chercher “copyright slender man” pour tomber sur un certain nombre de forums d’auteurs ou autres, inquiets de ne pouvoir exploiter le mythe comme certains ont pu le faire auparavant. S’il est né de l’Internet, l’Internet n’en est pas le propriétaire. Résultat, ces questions de droits d’auteur ont dernièrement un peu gelé la diffusion de la légende. Comme le conclut Maurel sur son blog:
“Sans doute, si nous étions davantage libérés des schémas réducteurs et fallacieux véhiculés par le concept de ‘propriété intellectuelle’, verrions-nous davantage de créations collectives enrichir la trame des mythes qui forment depuis toujours la matrice véritable des grandes œuvres humaines”.