Dans une étude publiée dans Science Advances mercredi 18 janvier et présentée dans Le Monde, 31 primatologues internationaux affirment que, si rien n’est fait pour les protéger, les singes disparaîtront de la planète d’ici 25 ans à 50 ans. Leurs résultats, qui combinent l’ensemble de la littérature existante sur le sujet et se penchent sur le cas des 504 espèces de primates dans le monde, sont sans appel : 75 % sont déjà en déclin et 60 % sont en danger d’extinction à cause des activités humaines comme l’agriculture intensive mais aussi le commerce légal et illégal.
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La principale cause de la disparition rapide des singes est la destruction de leur habitat, partout dans le monde : 920 000 kilomètres carrés de forêts ont été rayés de la carte entre 2000 et 2013. La première raison de cette déforestation effrénée est l’agriculture industrialisée (soja, huile de palme, sucre de canne, riz…) qui affecte 76 % des espèces de singes, suivie par l’exploitation forestière pour 60 % des espèces (caoutchouc, bois…), l’élevage (31 %), les constructions routières et ferroviaires, en passant par les forages pétroliers et gaziers, l’exploitation minière et les barrages hydrauliques (de 2 à 13%). Comme le note Le Monde, l’expansion de ces activités humaines devrait accroître les routes et les réseaux de transport de 25 millions de kilomètres d’ici à 2050 dans les zones de forêt tropicale. Autant dire que dans ces conditions, les singes se retrouvent pris au piège.
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Par ailleurs, la chasse des singes pour leur viande et le braconnage concernent 60 % des espèces. Selon la convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction, 450 000 de ces animaux ont été vendus vivants entre 2005 et 2014, et 11 000 l’ont été en morceaux (corps, peaux, cheveux et crânes). Cela s’est fait de façon légale ou illégale, ce qui comprend tant la consommation de leur viande, que l’utilisation de certaines parties de leur corps dans des pratiques de médecines traditionnelles, ou encore le commerce de trophées ou d’animaux de compagnie, ainsi que l’approvisionnement des zoos.
Une situation bien plus grave que prévue
Bien souvent, tous les facteurs énumérés ci-dessus se cumulent et accroissent la vulnérabilité des populations de singes, qui se retrouvent ainsi en grand danger dans les 90 pays où elles habitent, notamment au Brésil, à Madagascar, en Indonésie et en République démocratique du Congo où l’on retrouve les deux tiers des espèces de primates. Or ces animaux sont essentiels aux écosystèmes des forêts qu’ils contribuent à entretenir.
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Pour les primatologues qui ont réalisé cette étude, les conclusions sont alarmantes car les actions menées pour leur protection sont insuffisantes :
“Compte tenu de l’ampleur de leur déclin actuel et de l’augmentation à venir des pressions humaines, ni leur charisme ni leur statut d’espèces emblématiques ne seront suffisants pour préserver les primates de l’extinction. Leur conservation nécessite une révolution urgente et majeure de nos actions, tant leur disparition est aujourd’hui ancrée dans l’incertitude politique, l’instabilité socio-économique, la criminalité organisée, la corruption et des choix de court terme.”
Ils préconisent ainsi d’accélérer la sensibilisation des populations locales, mais aussi les programmes de reforestation. Il est donc urgent d’agir dès à présent et de s’engager avant que nos plus proches cousins ne disparaissent définitivement du globe.
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