Séance de rattrapage : 10 films sortis en 2019 que vous n’avez peut-être pas vus

Publié le par Lucille Bion,

De 90's à Si Beale Street pouvait parler, voici 10 films sortis cette année qui auraient pu vous passez sous le nez.

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C’est l’été et vous ne savez pas quoi regarder ? Konbini vous propose de rattraper dix films, sortis depuis le début de l’année, qui méritent le détour. Films de genre, sur le skate ou le basket, cette liste de petites pépites vous permettra de briller à la rentrée. 

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1. 90’s

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Parfait pour l’été, 90’s est le premier film surprenant de Jonah Hill. L’acteur nous avait habitués à un humour potache et fait ici, en tant que cinéaste, le portrait plein de tendresse d’une jeunesse mal lotie. Dans une photographie rétro, il capture une bande de skateurs, et surtout les tourments d’un jeune génie (Sunny Suljic), élevé par une mère souvent absente et un grand frère caractériel. Plongée dans un Los Angeles poétique, où l’on chante la joie et la peine, avec le Wu Tang et Cypress Hill en fond sonore.

2. Parasite

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Récompensé de la Palme d’or au dernier Festival de Cannes, Bong Joon-ho a imaginé l’histoire d’une lutte des classes dans laquelle deux familles s’opposent. La première, riche, fait face à la seconde, très pauvre. Le fils de cette dernière parvient à entrer dans la maison des plus aisés pour donner des cours d’arithmétique à l’aînée.

Peu à peu, il va faire entrer sa sœur et ses parents pour occuper divers postes au sein du foyer. Le huis clos cynique et politique va tourner au drame à cause de la cupidité de certains et de la naïveté des autres. Et pour clore ce véritable conte de fées, le film cartonne au box-office.

3. La Favorite

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Trahisons, secrets, jalousie, domination et soumission… Avec La Favorite, on est loin, et même très loin, des reines et princesses de Disney. Inspiré par des faits historiques, l’ovni du cinéma indépendant Yórgos Lánthimos met en scène un trio féminin, avec pour arrière-plan le conflit qui opposait la France et l’Angleterre au début du XVIIIe siècle.

Sous le règne de la reine Anne (Olivia Colman), l’économie va aussi mal que la santé de la souveraine. N’ayant aucun héritier, elle confie les rênes du pouvoir à sa protégée, Lady Sarah Churchill (Rachel Weisz). Mais bientôt, une aristocrate déchue, Abigail (Emma Stone), débarque au château et décide de gravir les échelons en se faisant remarquer par la reine.

4. Sorry to Bother You

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Après une bataille qui a duré des mois pour sa sortie en France, Sorry to Bother You n’a pas fait long feu dans les salles. Aussi furtif qu’était ce plaisir, le long-métrage a aussi prouvé que la créativité, l’engagement et la fantaisie extrême n’avaient pas leur place dans l’industrie du cinéma.

Le casting était moyennement bankable, entre Lakeith Stanfield en tête d’affiche, Tessa Thompson – qui n’avait pas encore explosé avec Avengers et Men in Black – et Boots Riley, rappeur des 90’s, qui s’aventurait ici dans une première réalisation. Critique acerbe des sociétés capitalistes, le film sort radicalement des chemins tout tracés pour nous propulser dans une science-fiction dérangeante en utilisant l’absurde comme arme de destruction massive.

5. Le Chant du loup

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Assez peu de films français prennent vraiment des risques. Le Chant du loup a été bien au-delà, et est considéré comme une exception. Un film de genre, dans un style assez peu exploité (film de sous-marin), avec un gros budget (15 millions d’euros !) : dès le départ, on était curieux de voir ça. On ne s’attendait pas à se prendre une telle claque.

Tout tient de l’exploit dans ce film méga haletant, original, bien écrit et au gros casting (Reda Kateb, Omar Sy, Mathieu Kassovitz, François Civil), et demeure pour l’instant l’une des meilleures réussites francophones de cette année 2019. En espérant qu’il ne se fasse pas bouder aux César, cérémonie qui aime tant ne pas récompenser l’audace de genre.

6. Si Beale Street pouvait parler

Après un Moonlight récompensé aux Oscars, Barry Jenkins a continué avec la même délicatesse à s’intéresser à la communauté afro-américaine. Si son nouveau film est moins populaire (pour ne pas dire carrément décevant au box-office), il est bien plus poignant. L’histoire est tirée du roman éponyme de James Baldwin.

Dans le quartier d’Harlem, Tish et Fonny veulent simplement vivre ensemble, élever un enfant qui s’apprête à naître et, pourquoi pas, trouver un emploi respectable. Alors qu’ils sont en train de bâtir leurs rêves, Fonny est accusé, à tort, d’un viol. Envoyé en prison, il se fait aider de son entourage qui tente de le disculper. Barry Jenkins semble avoir trouvé les armes pour mener une révolution du cinéma noir américain.

7. El Angel

Une relecture est parfois fatale, surtout pendant l’euphorie de Cannes. Mais si El Angel a été montré pour la première fois au Festival en mai 2018, c’était un véritable délice de pouvoir le redécouvrir presque un an après en salles. Intact sur le fond (la chute d’un ange impitoyable) comme sur la forme (mi-vintage, mi-glamour), le biopic sur le célèbre meurtrier argentin Carlos Robledo Puch mérite de traverser les années.

Par son élégance, la beauté explosive de la jeunesse, le goût du danger, la mise en scène de Luis Ortega et sa musique pop, le film court-circuite à sa manière un Hollywood qui se laisse charmer par les serial-killers de façon malsaine. La proposition alternative d’un réalisateur qu’il faudra maintenant suivre de près fait du bien.

8. The Hate U Give

Ce teen-movie émouvant, porté par Amandla Stenberg, raconte les violences policières en Amérique. Après son biopic Notorious B.I.G., George Tillman Jr. met en lumière le mouvement militant afro-américain Black Lives Matter. Pour cela, il plante Starr, son héroïne noire issue des “mauvais quartiers”, dans un lycée de Blancs plus aisés.

En menant une double vie entre ses deux milieux sociaux, l’adolescente va finir par devenir une figure du militantisme lorsqu’un de ses amis sera lâchement abattu par les autorités à la sortie d’une soirée. En impliquant tous ses proches dans l’affaire, la jeune femme dépeint un sombre tableau de notre époque à travers ses aventures.

9. High Flying Bird

C’est la grande maladie du sport professionnel américain : une guerre ouverte entre joueurs et propriétaires des clubs. L’un ne peut fonctionner sans l’autre et s’il y a blocage, l’argent arrête de couler. Dans ce film produit par Netflix et passé inaperçu, l’agent Ray Burke va justement utiliser un blocus de la NBA pour changer toutes les règles du jeu.

Toujours dos au mur, High Flying Bird est un film qui court à fond sur 72 heures de négociation, diplomatie et escamotage. Ray Burke a un plan, il veut changer la vision du basket professionnel. Mais comment ?

Réalisé par le maître Steven Soderbergh, avec la contrainte de tourner uniquement à l’iPhone, et écrit par le scénariste Tarell Alvin McCraney, à qui l’on doit notamment Moonlight, ce projet sans prétention étudie toutes les forces et tous les travers de la profession. Il apporte aussi des pistes de réflexion sur les portes de sortie pour les jeunes athlètes, souvent afro-américains, au sein de l’énorme machine à sous qu’on leur propose.

Une quasi-récréation pour Soderbergh, qui reprend ses amours des petits films à thématique forte et pointue avec des contraintes techniques imposées, comme pour The Girlfriend Experience ou The Last Time I Saw Michael Gregg. C’est souvent dans ces moments qu’il est le plus intéressant.

10. Boy Erased

Inspiré par la douloureuse et inhumaine expérience de Garrard Conley, Joel Edgerton a quitté Star Wars pour adapter le témoignage du rescapé d’une thérapie de conversion sexuelle imposée par ses parents.

À l’écran, on retrouve la violence psychologique de ces pratiques réelles et inhumaines, de l’exorcisme à l’accompagnement psychospirituel, qui conduit certains “sujets”, considérés comme des âmes perdues, au suicide. Russell Crowe, Nicole Kidman, Lucas Hedges, Xavier Dolan et même Troye Sivan s’engagent contre ces centres anti-gay. Un film utile et bouleversant à ne pas manquer.

Cet article a été écrit par Lucille Bion, Aurélien Chapuis, Arthur Cios et Rachid Majdoub.