Depuis 1954 et le fameux appel de l’abbé Pierre, le 1er novembre annonce chaque année l’ouverture de la trêve hivernale, période de cinq mois au cours de laquelle la loi interdit toute expulsion locative. Un temps de répit précieux pour les quelque 60 000 familles visées par de telles expulsions. À l’occasion de cette date emblématique, le président du Samu social de Paris, Eric Pliez, a signé une tribune sur le site de RMC pour sensibiliser sur la question des SDF, qui s’apprêtent à affronter l’hiver dehors.
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Au cours de l’hiver 2015, ce sont près de 1 600 personnes qui appellent quotidiennement le numéro d’urgence 115 dans l’espoir de trouver un logement temporaire et ne pas passer la nuit dehors. “En octobre, on a refusé en moyenne près de 500 personnes chaque jour contre moitié moins à la même époque l’an dernier”, se désole Eric Pliez. Au vu de la météo relativement clémente du mois d’octobre, de tels chiffres présagent une situation catastrophique au cœur de l’hiver.
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“C’est aussi une question de logement à la sortie”
Si l’arrivée massive de réfugiés (bénéficiant d’autres programmes d’aide) est pour quelque chose dans l’augmentation des appels, Eric Pliez souligne également que “la pauvreté s’est accrue“, de manière générale en France. Même pour les personnes prises en charge, l’avenir reste des plus incertains, dans la mesure où ces centres ne sont que des points de transit et ne peuvent constituer une solution durable. “C’est aussi une question de logement à la sortie.”
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La situation est des plus urgentes car, l’hiver, la rue tue. En 2015, 448 SDF en sont morts, selon le décompte du collectif “Les Morts de la rue”, 323 en 2016 et l’année est loin d’être finie… De plus, ces listes ne sont pas exhaustives puisqu’elles sont basées sur des informations personnelles récoltées laborieusement, ils seraient en réalité six fois plus nombreux à succomber chaque année sur nos trottoirs.
Face au drame humanitaire, le président du Samu social de Paris appelle à la solidarité des Français, espérant un élan similaire à celui qu’a suscité les conditions de vie des réfugiés de la jungle de Calais. Le préfet de région a, quant à lui, “annoncé 2 870 places supplémentaires pour l’hiver mais, à l’échelle de Paris, il […] en faudrait 4 000“.
Et pendant ce temps dans le 16e arrondissement, le 27 octobre, un incendie volontaire était perpétré contre un de ces centres d’accueil…
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