Noyades, décapitations et torture
Le site, dont The Daily Beast relaie l’existence tout en refusant pudiquement de partager l’adresse, propose un défi aussi simple qu’insurmontable : regarder, à la chaîne, une sélection de vidéos parmi les pires d’Internet pour tester sa résistance. La première ? Un bras de fer entre deux femmes, durant lequel l’une des deux se casse violemment le bras. Un bras pété, pas de problème, l’estomac est toujours arrimé.
Mais quelques vidéos plus loin, on assiste à la noyade d’une femme, pieds et poings liés, dans une baignoire. Viennent ensuite un “bébé qui passe sous un train à Mumbai” et “une femme qui met un fer chaud sur le sexe d’un homme“, écrit The Daily Beast – qui a visiblement joué plus longtemps que nous. Et ainsi de suite, ad nauseam. Plus on tient longtemps, plus le score augmente.
Lorsque le joueur crie enfin grâce, il peut partager son score sur les réseaux sociaux. Sur le site, une rubrique permet aussi de voir les réactions filmées de certains joueurs (on en trouve d’autres, à la pelle, sur YouTube). Résultat, selon The Daily Beast : un succès international, avec 900.000 visiteurs uniques et presque 7 millions de pages vues. Plus intéressant, le site d’analyse Alexa révèle qu’en moyenne, les visiteurs du site y consacrent 3 minutes 30 pour un peu moins de deux pages vues. Qu’on se rassure, nous sommes encore majoritairement des chochottes.
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Frisson et sadisme
Le créateur du site, “G”, contacté par le média anglophone, raconte avoir été approché en 2010 par un client pour développer ce concept selon l’idée “qu’à la fin, vous auriez tout vu et seriez insensibilisé au contenu d’Internet.” Une fois le site en place, sans vidéo, le client disparut et G abandonna le projet. Avant de s’y remettre, cinq ans plus tard : “La recherche de contenu m’a fait abandonner plusieurs fois”, explique-t-il,”mais j’ai fini par encaisser”.
Les runners, qui témoignent dans des fils de discussion sur Reddit, invoquent eux le besoin de frisson – celui-là même qui nous pousse à regarder une énième itération de Saw sans trop savoir pourquoi -, la volonté de se préparer à des situations atroces ou tout simplement l’expérience du sentiment cathartique à voir souffrir son prochain pour justifier leur hobby.
Pour sa part, le créateur voit le jeu comme une forme de divertissement, même s’il reconnaît “en toute honnêteté” qu’il est “un peu perturbant de voir qu’un bon nombre de gens semble très bien s’accommoder de ce qu’il voit.” “Peut-être qu’ils en ont déjà trop vu”, ajoute-t-il. Lui semble en tout cas avoir eu sa dose d’expérience sociologique et indique vouloir vendre le site pour passer à d’autres projets. En attendant, on vous laisser trouver le site comme des grands. Bonne descente.
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