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Roméo Elvis prépare la sortie de son premier vrai album solo, Chocolat, prévu pour le 12 avril. Après un premier extrait mélancolique aux arrangements pop, “Malade”, le rappeur belge revient avec un deuxième single, plus dur. Produit par Seezy, Dolfa et Shabz Beat, “Normal” a des allures de tube trap, avec des sonorités stridentes, urgentes, qui rappellent le travail de Shawty Redd aux débuts de Young Jeezy. Mais des arrangements supplémentaires lui donnent un côté plus orchestral, comme la version de “I Got 5 on Us” pour le Us de Jordan Peele avec Luniz et Krayzie Bone. Une véritable bande-son de Wes Craven, version rue.
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Les nerfs à vif, Roméo parle ici du changement du regard des gens sur sa vie, son quotidien. Avec un clip choc, il exprime ses émotions face au succès et son attraction-répulsion pour la célébrité. Le réalisateur Valentin Petit détourne les codes du film d’horreur pour placer Roméo face à ses démons, qui prennent la forme de fans hardcore désorientés, prêts à tout pour un selfie.
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Avec une immense demeure figée dans le temps comme décor, le résultat est très cinématographique, quelque part entre le Funny Games de Haeneke, la mise en scène de Get Out et l’épisode perturbant “Teddy Perkins” de la série Atlanta (signée Donald Glover et Hiro Murai).
Comme le morceau, le visuel oscille entre satire sociale et pure démarche esthétique flippante. Parmi les figurants, on retrouve même Prince Waly, proche du réalisateur avec qui il a sorti “Marcellus Wallace” et “Doggy Bag”. Pas vraiment étonnant, quand on sait que Waly a les mêmes références et est très influencé dans sa musique par le cinéma.
Entre drogues, alcool, violence et désillusion, “Normal” présente une nouvelle facette de l’artiste belge, encore plus à fleur de peau. De plus en plus scruté, Roméo Elvis a eu quelques accrocs avec son utilisation des réseaux sociaux ces dernières semaines. Ce nouveau titre est une réponse claire à sa dualité.
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Comment rester normal et naturel quand chaque action, chaque blague et chaque coup de gueule est analysé, repris, déformé ? Roméo en fait une démarche artistique forte dans laquelle il se cherche encore, même s’il fait tout pour rester honnête face à lui-même – comme “avant Morale 1, avant Double Hélice”.