Dans une tribune publiée dans Le Monde, l’acteur Roger Moore, résident de la Principauté de Monaco, exhorte le Rocher à proscrire les numéros mettant en scène des animaux.
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Aujourd’hui âgé de 89 ans, l’acteur britannique Roger Moore aka James Bond (mais pas que) dans les années 1970 et 1980, réside aujourd’hui à Monaco. La Principauté accueille chaque année le Festival international du cirque de Monte-Carlo dont la 41e édition se tient jusqu’au 29 janvier. Au programme : des funambules, des acrobates et des clowns mais aussi des spectacles avec quatorze tigres et lions ainsi que deux numéros d’éléphants et d’otaries.
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“Un spectacle archaïque“, pas vraiment digne de “l’élégante et civilisée Principauté de Monaco” selon Sir Roger Moore, qui exprime son mécontentement dans les colonnes du Monde et exhorte le gouvernement monégasque à mettre un terme à ces numéros “cruels” et à ne plus soutenir ces “pratiques barbares” :
“L’opinion publique […] se prononce majoritairement en faveur de formes de divertissement qui n’impliquent ni maltraitance ni cruauté envers les animaux. Monsieur le ministre d’État, vous pouvez mettre en place la législation nécessaire pour protéger ces êtres sensibles et intelligents qui ne méritent pas d’être enfermés et exploités pour le divertissement des foules.”
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“Pour les animaux sauvages, vivre dans un cirque est comme être emprisonné chez le Dr. No”
En s’appuyant sur des enquêtes menées par des associations de défense des animaux comme Peta et Animal Defenders International, Roger Moore rappelle que les animaux sauvages détenus dans les cirques sont malheureux, voire maltraités et que la vie en cage n’a rien de naturel :
“Pour les animaux sauvages, vivre dans un cirque est comme être emprisonné chez le Dr. No. Quand ils ne sont pas forcés d’accomplir des numéros sous la menace de coups de fouet, ils vivent entravés par des chaînes. On leur refuse tout ce qui leur est naturel, il n’est donc pas étonnant qu’ils développent des comportements anormaux et névrotiques, comme mordre les barreaux de leur cage, tourner en rond ou s’automutiler.”
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Une existence misérable, un privation de liberté dont la cruauté serait justifiée par le dressage. Roger Moore s’en prend directement à Askold Zapashny, tête d’affiche cette année du festival de Monaco :
“Le célèbre Askold Zapashny, directeur du cirque du Bolchoï de Moscou, qui est tête d’affiche de la 41e édition du Festival du cirque cette année, n’a pas hésité à justifier cette violence : ‘Ils doivent être battus, sinon ils ne comprennent pas.’ Il faisait référence à une vidéo montrant des employés de cirque donnant des coups de poing et de marteau à de jeunes singes, fouettant un kangourou et des chiens, donnant un coup de pied à une autruche.”
Un traitement scandaleux qui réduit de majestueuse bêtes sauvages à “de simples objets de divertissement, bons à exploiter, humilier puis jeter“. Ainsi, l’acteur s’interroge : “Est-ce l’exemple que nous voulons donner à nos enfants ?” Et de conclure : “Je m’engage à ouvrir une bouteille de Dom Pérignon 1952 ou de Bollinger 1969 avec vous le jour où des mesures concrètes seront prises dans [le] sens [d’interdire ce type de divertissement]“. On applaudit.
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L’intégralité de la tribune de Roger Moore publiée dans Le Monde est à lire ici.