Après les années 1990 et 2000, ce sont les 80’s qui tiennent le haut du podium des collections mode automne-hiver. Parmi ces looks, celui de la working girl aux épaules carrées taille un costard aux autres. Que signifie cette prise de pouvoir à notre époque ?
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Que ce soit chez Balenciaga, Dries Van Noten, Jil Sander, Stella McCartney ou Calvin Klein et Céline, les looks phares nous montrent des femmes dans des tenues minimalistes et masculines, allant de costumes oversize piqués aux hommes à des pardessus XXL échappés de la city. Ces vêtements semblent tout droit sortis des années 1980, celles des excès et du fric roi.
À cette époque, les femmes portaient des vestes de tailleur aux épaulettes démesurées, de grandes blouses en soie et des couleurs très corporate, comme le bleu et le gris. L’égalité entre les sexes au travail était à ce moment-là catastrophique, à tel point que le New York Times rappelle dans un article consacré à la mode de cet hiver que les femmes “comprenaient qu’elles devaient se battre pour s’asseoir à la table”.
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Le magazine reprend également une citation d’Andy Warhol qui sied bien au règne des apparences : “Ce n’est pas ce que vous êtes qui compte, c’est ce qu’ils pensent que vous êtes.” À l’ère des réseaux sociaux, la sentence prend une nouvelle signification.
Épaulettes et empowerment
Mais dans le domaine du travail, beaucoup de femmes des années 1980 ont en tout cas choisi de s’habiller comme des hommes d’affaires pour qu’on les prenne au sérieux. C’est ce qu’a bien illustré le cas de Melanie Griffith dans le film Working Girl, qui utilise des vêtements XXL de trader pour gravir les échelons. Et comme le disait si bien la styliste de Margaret Thatcher, en évoquant la carrière de cette dernière : “Elle vivait dans un monde d’hommes et elle a dû avoir l’air d’en faire partie.” C’est ainsi qu’est né le power suit au féminin.
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Les volumes exagérés de Thierry Mugler et Claude Montana ont servi d’armures à des amazones puissantes comme Grace Jones, Sigourney Weaver ou Demi Moore. Aujourd’hui encore, celles qui se parent de ces habits ostentatoires de pouvoir sont celles qui le possèdent. Beyoncé, reine du R’n’B et d’Instagram, a arboré un costume très androgyne de la marque Pallas. Hillary Clinton a fait campagne en pantalon. Et Rihanna portait une veste oversize, dont le Web s’est moqué (a-t-elle volé le blazer de pépé ?) lors de sa rencontre avec Macron. Cela a-t-il penché dans la balance pour récolter les 3 milliards d’euros destinés à sa fondation ?
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