Ces derniers mois, le CV de Proxima b devient de plus en plus convaincant. La confirmation de son existence, le 24 août dernier, soulevait déjà d’immenses espoirs chez les astrophysiciens — pensez donc, une exoplanète rocheuse à 4,25 années-lumière de chez nous, située dans la zone habitable de son étoile et à peine 30 % plus grosse que la Terre ! — mais les dernières observations, effectuées par le CNRS, entretiennent un peu plus le rêve d’une “nouvelle Terre”. Car Proxima b pourrait être couverte d’océans, tout comme notre planète. Et si c’était confirmé, notre jolie voisine deviendrait carrément irrésistible.
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Grâce aux dernières observations du CNRS et de l’université d’Aix-Marseille, qui paraîtront prochainement dans l’Astrophysical Journal Letters, les scientifiques ont déterminé les dimensions possibles de la planète et les propriétés de sa surface, et ont pu en tirer deux scénarios. Dans le premier cas, Proxima b est “petite” et sa composition est proche de celle de Mercure, avec un noyau métallique très massif (65 % de la masse totale) surmonté d’un fin manteau rocheux. Le scénario “n’exclut pas” la présence d’eau à la surface, écrivent les chercheurs, sachant que nos océans représentent à peine 0,05 % de la masse totale de la Terre.
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Dans le second cas, Proxima b est plus grande et composée de 50 % de roches et de 50 % d’eau, qui forme un unique océan de 200 kilomètres de profondeur. À titre de comparaison, la profondeur maximale d’un océan terrestre se situe dans la fosse des Mariannes et atteint 11 kilomètres. À 200 kilomètres de profondeur, la pression serait si importante que l’eau se transformerait en glace à haute pression.
“Une fine atmosphère gazeuse”
Peu importe le scénario — même si c’est vrai qu’un monde à la Waterworld serait quand même un peu déprimant —, l’information la plus importante de cette étude est que selon les données actuelles, certes incomplètes, Proxima b serait recouverte d’une “fine atmosphère gazeuse”, quel que soit le scénario.
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Et c’est là que se situe la vraie bonne nouvelle, car comme nous l’expliquions lors de la découverte de l’exoplanète, il ne suffit pas quelle soit à bonne distance pour être habitable. Proxima du Centaure, l’étoile rouge autour de laquelle orbite Proxima b, génère 400 fois plus de rayons X et UV que notre soleil. Sans atmosphère suffisamment dense pour les filtrer, la planète ne serait rien d’autre qu’un four à micro-ondes géant.
Mais avec l’estimation du diamètre de Proxima b (entre 6 000 et 9 000 kilomètres), on sait donc que ce n’est (probablement) pas le cas. Et chaque jour, la candidature de Proxima b pour le titre de planète habitable prend un peu plus d’épaisseur.