Le 1er juillet, l’évasion du célèbre braqueur multirécidiviste Rédoine Faïd a été filmée par l’un de ses codétenus depuis sa cellule. Au-delà du côté spectaculaire de l’événement, la possibilité pour une personne incarcérée d’avoir à sa disposition un téléphone portable n’a pas étonné l’opinion puisque c’est loin d’être un fait isolé.
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Plus récemment, la diffusion d’images du rappeur Kaaris en détention provisoire à la prison de Fresnes après son altercation avec Booba à l’aéroport d’Orly, a posé question. Une vidéo le montrant en train de faire les cent pas dans la cour de la prison a notamment été mise en ligne sur les réseaux sociaux. Deux iPhone ont aussi été découverts dans sa cellule lors d’une fouille.
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Kaaris selfie
— Bernardeschi Gang (@RenoiShinobi) 16 août 2018
Fresnes pic.twitter.com/4EnCqp6EuA
De plus en plus faciles à dissimuler, les téléphones portables sont monnaie courante en prison et leur présence dans les établissements pénitentiaires est un véritable secret de Polichinelle. Sur l’année 2017, ce ne sont pas moins de 40 000 téléphones et accessoires correspondants qui ont été saisis, soit 7 000 de plus que l’année précédente et huit fois plus qu’en 2008.
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Pour régler ce problème, mais aussi favoriser la réinsertion des détenus, la garde des Sceaux Nicole Belloubet a annoncé en début d’année l’installation de 50 000 téléphones fixes dans les prisons. En fonction du motif de leur incarcération, les détenus pourront appeler entre cinq et vingt numéros autorisés au préalable par l’administration pénitentiaire. Le coût de la communication sera facturé aux prisonniers.
Une stratégie qui semble avoir fait ses preuves dans la prison-test de Montmédy, située dans la région Grand Est : l’installation de téléphones fixes à l’été 2016 avait permis de faire baisser de 20 % le nombre de saisies de portables sur un an, rappelle Le Point. En outre, le brouillage des téléphones portables va être mis en place. Pour ce faire, un budget de 15 millions d’euros va être débloqué.