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D’emblée, Judith Hotel commence par un interrogatoire à la The Lobster de Yorgos Lanthimos. À la différence près que son personnage principal, Rémi Marineau (Jean-Baptiste Sagory), est nouveau pensionnaire au palace non pour ses problèmes de couple, mais pour ses problèmes de sommeil.
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Traits tirés, moue dépressive, le héros du film est victime d’insomnies chroniques depuis huit ans. Aux côtés de Suzy, la distributrice de reflets de sourires (Sarah Calcine), et Louis le bouffeur de stylos Bic (Guillaume Kerbusch), il va pouvoir prendre un nouveau départ, de manière assez radicale.
L’actrice et réalisatrice canadienne Charlotte Le Bon a eu l’idée de ce film après en avoir rêvé. Elle a pu le présenter au Festival de Cannes grâce au programme Talents Adami Cinéma, avant de recevoir plusieurs prix à Londres l’an passé, permettant à cette première réalisation prometteuse d’effectuer un joli parcours.
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À mi-chemin entre le rêve et la réalité, Charlotte Le Bon semble avoir été fortement influencée par l’univers brumeux et surréaliste de David Lynch. Sur une carte, la cinéaste pourrait aussi se retrouver entre Donnie Darko (pour la scène finale qui voit passer les personnages en revue) et Shining (pour l’hôtel inquiétant), mais trace sa propre route vers un univers différencié.
Créative acharnée, entre ses films, ses dessins et ses expositions, elle prouve à nouveau qu’elle manie les mots et l’image à la perfection avec ce film envoûtant. Grâce au beau voyage qu’a entamé Judith Hôtel, Charlotte Le Bon va réaliser et coécrire son premier long-métrage cet été au Québec : Falcon Lake, une adaptation de la bande dessinée Une sœur de Bastien Vivès. Eh bien, vivement.
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