“J’ai travaillé sur la loi Macron quand j’étais attachée parlementaire et j’ai vu cette logique partisane qui primait au sein des députés. Beaucoup disaient : ‘Moi, je veux être réélu dans ma circonscription, alors je ne veux pas être assimilé à une part du bilan de François Hollande.’ Le texte avait pourtant été largement travaillé par la gauche et par la droite en commission. Je me suis dit que cette façon de faire de la politique ne faisait pas avancer le pays, qu’il ne s’agissait que de logique électorale.”
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Quelques années dans le privé avant de se lancer
Ses deux années passées en tant qu’assistante parlementaire lui ont donc permis de faire ses armes à l’Assemblée nationale, et, surtout, de ne pas être impressionnée par cette institution : “Si je deviens députée, cela voudra dire que j’ai été élue au même titre que les autres. Ils n’auront donc pas intérêt à me prendre moins au sérieux parce que je suis jeune et que je suis une femme. Chez moi, on me considère un peu comme un petit dictateur, je n’ai aucun mal à m’affirmer et à m’imposer quand il le faut”, sourit-elle, avant d’ajouter
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“Avoir été dans les arcanes de l’Assemblée est un véritable atout : j’ai suivi le travail des commissions, j’ai déposé des amendements… Ça donne de la crédibilité à ma candidature par rapport à des gens qui sont certes plus âgés, mais qui n’ont pas été dans le monde politique avant.”
Après cette expérience d’assistante parlementaire, Marie Lebec décide de se lancer quelques mois dans le privé en travaillant pour la société Euralia, qui accompagne les entreprises dans leurs relations avec les institutions (parlements, gouvernements, collectivités territoriales, etc.). Pour Euralia, elle est consultante en affaires publiques. Lobbyiste, en somme. Mais, promis, elle cessera cette activité dans le privé si elle est élue députée. “On ne peut pas exercer la fonction de députée et un autre emploi à côté. Je pense que ceux qui ont cette vision-là ne se rendent pas compte de la charge de travail que cela représente. Les citoyens attendent que le député soit présent sur le terrain et à l’Assemblée, et qu’il rende des comptes sur son travail. Ce n’est pas compatible avec un autre emploi.”
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Ne pas jouer la carte “jeune”
Cette candidate de 26 ans se distingue ainsi des parlementaires “cumulards”, qui additionnent les mandats et les postes en tous genres. Elle revendique une autre manière de faire de la politique, une idée sans doute liée à sa jeunesse et à la nouvelle génération d’élus qu’elle espère incarner. Pour autant, Marie Lebec est loin de ne jurer que par le jeunisme. Pour elle, c’est la population française dans son ensemble qui doit être représentée à l’Assemblée : “Je ne fais pas d’opposition entre les jeunes et les plus vieux, il faut qu’il y ait un équilibre en tout. Au même titre qu’il faut des retraités et des personnes sorties de la vie active représentés à l’Assemblée nationale, il faut aussi qu’il y ait des jeunes, car nous sommes partie prenante de la société et de la vie économique de ce pays”, affirme-t-elle.
Sa jeunesse reste cependant le principal argument utilisé par ses adversaires pour l’attaquer. Dans la 4e circonscription des Yvelines, où vit une population aisée et très marquée à droite, Marie Lebec fait face au maire Les Républicains (LR) de Chatou Ghislain Fournier, 54 ans, en fonction depuis neuf ans, qui n’a jamais été élu député. Les sondages donnent les deux candidats au coude à coude pour ces législatives. Mais Marie Lebec et l’équipe de la République en marche espèrent que les électeurs accorderont à la jeune femme la même confiance qu’ils ont donnée à Emmanuel Macron dès le premier tour de la présidentielle : le président de la République est en effet arrivé en tête dans cette circonscription avec 33,1 % des suffrages.
Cependant, bien qu’admirative du parcours d’Emmanuel Macron, cette ancienne militante de droite, qui a longtemps soutenu Nicolas Sarkozy, n’oublie pas ses racines politiques : “Je ne suis pas aveugle, je ne partage pas tout dans le programme d’Emmanuel Macron, mais il y a beaucoup de choses dans lesquels je me retrouve”, tempère celle qui a grandi dans une famille passionnée par la politique, “où presque tous les courants sont représentés”, avant de conclure : “J’aime notamment qu’Emmanuel Macron soit aussi positif sur les atouts et les qualités de la France, et qu’il porte la valeur du travail qui est très importante pour moi.” Marcheuse un jour, marcheuse toujours.