Portraits de candidates : Léa Boyer, 22 ans, LR : “Je rends mon mémoire durant l’entre-deux-tours”

Publié le par Astrid Van Laer,

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“Je veux fédérer la jeunesse”

Lorsqu’on lui demande ce qu’une jeune fille de seulement vingt-deux ans peut bien vouloir faire au Palais Bourbon, entourée de gens qui auront souvent le triple de son âge, Léa Boyer répond que c’est justement l’une de ses motivations principales : “Je veux donner un coup de balai à l’Assemblée nationale”, explique-t-elle, poursuivant :

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“Si je me présente, c’est pour essayer de bousculer les codes. L’Assemblée nationale a besoin de renouveau. Mais ça ne signifie pas non plus qu’on nous laisse la place et qu’on nous laisse nous débrouiller sans filet. Je ne suis pas lâchée dans la nature, il y a des gens d’expérience qui nous encadrent. Par exemple, mon suppléant, Christophe Ruas, est plus âgé que moi et a déjà été candidat à deux reprises. Il me guide.”

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Si on lui pose des questions au sujet de son jeune âge qui pourrait être considéré comme un handicap dans un monde encore aux mains de ténors aguerris de la politique, Léa s’en défend et préfère au contraire le considérer comme un atout. Cependant, elle raconte avoir évidemment préparé sa campagne et ce, en se prémunissant d’éventuelles attaques à son encontre :

“Lorsque j’ai été investie par le parti, comme tous les candidats, j’ai préparé ma défense face à certains pics que l’on aurait pu m’adresser en raison de mes vingt-deux ans ou du fait que je suis une femme. Et bien figurez-vous que, pour l’instant et je croise les doigts, je n’ai pas eu une seule fois à les utiliser. Tous les électeurs que je rencontre dans la rue m’ont toujours interrogée et considérée par rapport à mes idées.”

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“C’est moi qui ai choisi la politique, c’est pas la politique qui m’a choisie”

“Au début, quand j’ai commencé ma campagne en me rendant sur les marchés et que j’ai dû prendre la parole au micro, je me suis dit ‘Oh mon dieu, comment je vais faire ?’, mais finalement, c’est naturel pour moi.” Léa n’a pas choisi de faire des réunions publiques, comme tout le monde. Elle continue à utiliser la bonne vieille technique des visites de marchés. Originaire d’Anduse, elle connaît bien la circonscription. Mais ce qu’elle a surtout décidé de faire, c’est de rencontrer les élus des 140 communes car selon elle, “les maires sont les meilleurs relais des doléances de leurs administrés. Ils connaissent mieux que quiconque ce qu’il faut faire pour notre circonscription, ils ont une vraie vision de proximité.”
Lorsqu’on lui demande quelle serait la première bataille qu’elle souhaite mener, la jeune femme, si elle gagne la députation, a une idée bien précise qui semble lui tenir à cœur. En effet, elle répond tout de go qu’elle veut se battre contre le projet de la CSG (contribution sociale généralisée). La candidate précise également que si elle est élue, elle votera “évidemment” contre le projet de gouverner par ordonnance du président de la République Emmanuel Macron, “parce que la démocratie, ça implique des débats à l’Assemblée, c’est comme ça.”
Ce sont les instances des Républicains qui sont directement venues chercher Léa pour lui demander de présenter sa candidature. Mais le parti ne l’a pas choisie au hasard : Léa Boyer a la politique chevillée au corps. Elle est d’ailleurs déléguée des Jeunes Républicains, une activité qui lui permet de “fédérer la jeunesse”. Pourtant, elle ne vient pas d’une famille particulièrement intéressée par la politique. Malgré cela, dès l’âge de 8 ans, alors en CE2, Léa intègre le conseil municipal des enfants d’Alès et n’a jamais arrêté de suivre les batailles politiques menées aux échelles locales ou nationales : “J’ai suivi des tas de campagnes électorales et dès que j’ai pu, je me suis encartée”. Et il semblerait que la jeune femme ait l’habitude de mener de front plusieurs combats puisqu’elle soutiendra son mémoire sur “les techniques de commerce et de vente du marketing olfactif” la semaine de l’entre-deux-tours. Quand moi, j’ai demandé trois jours off à ma boss pour rendre le mien.