Pendant la nuit, nombreux étaient les habitants d’Alep qui postaient des messages d’adieu sur les réseaux sociaux, conscients de l’alternative s’offrant à eux : mourir sous les bombes ou sous la torture du régime. Alertes à la communauté internationale, dernières volontés, appels à l’aide : nous ne pouvions que constater, impuissants, l’horreur de la situation. “S’il vous plaît, racontez notre histoire au monde, faites en sorte que mon fils soit fier de son père“, suppliait ainsi un homme dans un message relayé par le Guardian.
Publicité
“Derniers messages venant de l’Est d’Alep.”
Publicité
Final goodbyes from eastern #Aleppo.. pic.twitter.com/7NdrcBdXVz
— Pieter Nanninga (@pieternanninga) 12 décembre 2016
Un médecin a également transmis son témoignage au journal britannique : “Nous sommes assiégés de toute part et la mort vient du ciel. Rappelez-vous d’Alep comme d’une ville que le monde a effacée de la Terre et de l’Histoire. Ceci est le message d’adieu d’un docteur dont le destin est la mort ou l’arrestation.” Unanimement, ils accusent les pays voisins de la Syrie et le monde entier (y compris vous et moi) de ne pas avoir su les aider, de ne pas avoir défendu leur cause en battant le pavé devant nos ministères, de ne pas avoir participé à la constitution de convois humanitaires, d’être restés impuissants et inactifs devant nos écrans.
“À tous ceux qui nous entendent : nous ne sommes plus dans les années 1980, quand les gens n’avaient pas accès à l’information. Des millions de vidéos vous sont parvenues.”
Publicité
To everyone who can hear us, this is not the 80s where people can't hear,millions of footage we shared it with you#SaveAleppo#SaveHumanity https://t.co/SlYLw1vucM
— Monther Etaky (@montheretaky) 13 décembre 2016
Alors que les pleurs des civils résonnaient sur Internet, la télévision syrienne relayait de son côté de véritables scènes de liesse chez les partisans du régime. C’est pour eux une victoire décisive, qui leur permet de contrôler la totalité des villes stratégiques du pays : Alep, Homs, Damas, Hama et Lattaquié. La rébellion pourrait donc bien vivre ses derniers instants, au terme d’une guerre qui aura coûté la vie à plus de 300 000 personnes et poussé 4,8 millions de Syriens à quitter leur pays.