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Elle se trouve loin, très loin, à 3 000 années-lumière de chez nous, logée dans la nébuleuse planétaire NGC 7027, elle-même résidente de la constellation du Cygne. Malgré son petit nom, HeH+ (pour l’ion d’hydrure d’hélium, résultant de la rencontre des électrons de l’atome d’helium et d’un proton), on ne doit pas se méprendre sur sa grandeur : HeH+ est la plus ancienne particule de l’univers, apparue 380 000 ans après le Big Bang. En disparaissant, elle ferait place aux molécules d’hydrogène.
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Nous devons cette observation à dix chercheurs qui viennent de publier les résultats de leurs travaux dans la revue Nature (accès payant) et relayés par la Nasa, décidément toujours dans les bons coups. Si HeH+ avait été découverte en 1925, il aura fallu attendre la fin des années 1970 pour que les scientifiques envisagent sa présence dans des plasmas astrophysiques, plasmas qui composent en partie les nébuleuses planétaires mentionnées dans le paragraphe juste au-dessus. L’hypothèse lancée, HeH+ ne fut jamais démasquée, remettant en cause le bien-fondé de la théorie.
Niveau matériel, nous devons cette découverte à un spectromètre à infrarouges lointains embarqué à bord de SOFIA, l’observatoire stratosphérique pour l’astronomie infrarouge qui, tenez-vous bien, est transporté à bord d’un Boeing 747SP survolant nos têtes à plus de 10 km d’altitude, le tout manœuvré par la Nasa et l’agence spatiale allemande depuis 2007.
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HeH+ est une découverte capitale pour mieux caractériser cette période si particulière de l’Univers qu’est le “dawn of chemistry“, l’aube de la chimie, poésie que seul le cerveau d’un astrochimiste pouvait nous dégainer.