À Lyon, le Mirage Festival explore le thème de l’immatériel dans l’art numérique

Publié le par Coline Vernay,

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Le Mirage Festival est un cocktail magique qui se sirote pendant quatre jours et quatre nuits. Subtil équilibre d’expositions, de conférences et de soirées électro, la recette 2017, intitulée “(Im)atérialités”, promet des effets surprenants : donner accès à des choses habituellement invisibles, perturber les limites de la perception, envoûter les sens, titiller la réalité… Ses ingrédients principaux sont des couleurs, du son et du mouvement… Konbini vous présente des pépites repérées dans la programmation de cette 5e édition, qui se déroule jusqu’au 12 mars à Lyon.

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Rendre visible l’immatériel, c’est le jeu auquel se prêtent les artistes présentés dans le parcours d’exposition (accessible à tous, gratuitement) qui s’installe aux Subsistances, à la Taverne Gutenberg, au Musée des Beaux-Arts et à l’École des Beaux-Arts de Lyon. Le numérique est hyper présent dans notre quotidien, l’idée cette année était d’explorer sa présence, de dévoiler l’intangible”, nous explique Jean-Manu Rosnet, cofondateur du festival.

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Mirages et miracles, d’Adrien M et Claire B

Ce duo, qui vient du monde du spectacle, propose aux Subsistances une série d’installations évoquant un “animisme numérique” : Mirages et miracles. Claire Bardainne et Adrien Mondot utilisent la réalité augmentée et la réalité virtuelle pour jouer avec nos perceptions et développer un univers ludique et poétique. Ainsi, en regardant des pierres à travers l’écran d’une tablette, l’une de “ces fenêtres de réalité augmentée”, on voit apparaître des personnages et motifs, et se dérouler de mini scénarios animés.

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La suite du parcours nous emmène dans une “salle noire” où l’on enfile un casque de réalité virtuelle, pour, par exemple, danser avec des fantômes… “C’est une exposition initiatique”, nous souffle Claire Bardainne, tout sourire.

Voyager et Satelliten par Quadrature

Quadrature, collectif berlinois, présente deux projets dans le cadre du Mirage Festival. Le premier, Voyager, est composé de deux machines qui indiquent la position dans le cosmos de deux sondes spatiales (Voyager 1 et Voyager 2), qui explorent le système solaire (et au-delà) depuis 1977.

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La seconde installation, “Satelliten”, donne à observer une machine qui dessine en temps réel la trajectoire des satellites (même ceux qui ne sont plus en fonctionnement) passant au-dessus d’elle…

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SonaR d’Orange Labs

Le projet SonaR matérialise poétiquement l’activité du réseau mobile d’un espace géographique donné. Il a été coréalisé par Orange Labs, l’agence Laps Design (pour la partie sonore), Huieun Kim (design graphique) et l’agence Mutt (scénographie). Le spectateur peut observer les différentes formes d’échanges en cours et sentir le tempo d’une ville à travers sa communication à distance.

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Un showroom de projets prometteurs

Pour la première fois, le Mirage Festival officialise son aspect “networking” avec la mise en place du Mirage Open Creative Forum. En parallèle des ateliers et conférences, le showroom IDémo permet aux professionnels de découvrir des projets novateurs et souvent ludiques.

Après avoir testé le Flippaper – un flipper personnalisable en un coup de crayon créé par Jérémie Cortial et Roman Miletitch –, on imagine qu’en découvrant les possibilités offertes par leur projet Papertronics certains vont arriver en retard aux conférences (s’ils arrivent à décrocher).

Le principe du Flippaper est aussi simple que génial : dessiner sur du papier le terrain de jeu de son flipper interactif. En fonction des couleurs utilisées, le trait ou le motif que l’on aura choisi se verra pourvu de différentes caractéristiques. Ainsi, tout ce qui est dessiné en bleu devient un mur, en vert une zone d’accélération, en jaune une cible à toucher pour gagner des points… Pour mieux comprendre, regardez donc la vidéo ci-dessous :

Parmi les autres projets présentés, ceux réalisés par des groupes d’étudiants du DSAA de Villefontaine (dans la banlieue de Lyon) valent aussi le détour. Le Cookie Tracker, par exemple, est un projet qui permet de matérialiser les empreintes que nous laissons sur notre passage sur Internet, en présentant littéralement, un tas de cookie. Pertinent et appétissant.

À la tombée de la nuit, la deuxième face du festival 

Lyon a déjà une petite réputation pour ses activités nocturnes. Les organisateurs du Mirage Festival sont d’ailleurs régulièrement en contact avec ceux des Nuits Sonores, et ont par exemple participé à la mise en place de certains “Apéros Sonores”.

Pendant le Mirage Festival, des lives audiovisuels commencent à la tombée de la nuit. Jean-Manu Rosnet décrit les soirées programmées comme des performances avec un propos artistique, des formats innovants, pas forcément plus pointus, mais qui changent les codes”. À travers des installations soignées, tous les sens sont titillés.

Le Mirage Festival se tient jusqu’au 12 mars à Lyon, aux Subsistances, à la Taverne Gutenberg, au Musée des Beaux-Arts et à l’École des Beaux-Arts. Le programme complet est à retrouver ici.