Une exposition à Londres, une revue et un site Internet mettent en lumière le travail du photographe Matthew Smith, témoin des mouvements de protestation et acteur de la culture rave depuis les années 1990.
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Cette année a déjà été marquée par de nombreuses manifestations. Pensez à la grève des médecins, aux campagnes de sensibilisation à l’empreinte carbone ou encore à la lutte contre le commerce des armes.
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Les opposants font depuis longtemps partie des débats politiques internationaux et les activistes d’hier sont aujourd’hui souvent du bon côté de la barrière, comme l’explique Matthew Smith.
Ce photographe basé à Bristol a tenté de saisir à travers son art les changements que l’on peut observer dans les manifestations publiques, l’activisme et la culture rave en Angleterre depuis la fin des années 1980.
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Cette semaine, le Youth Club et la Doomed Gallery de Londres exposent pour la première fois quelque 50 000 photos de l’artiste couvrant plus de 20 années d’actions publiques.
Le projet Exister pour résister est également visible dans un magazine de 40 pages, en édition limitée, reprenant une sélection minutieuse des photos de l’artiste.
Matthew Jacob se penche ainsi sur la naissance de la rave au Royaume-Uni et sur l’explosion de l’éthique DIY (Do It Yourself, un mouvement anticonsumériste punk) depuis ses origines populaires en passant par sa criminalisation jusqu’à son assimilation dans une nouvelle industrie créative de masse.
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“Je m’inspire des manifestations politiques et environnementales, et des émeutes occasionnelles qui peuvent s’y produire.”
La première manifestation que le photographe a couverte est celle qui luttait contre la Poll Tax (un impôt locatif établi par Margaret Thatcher) en 1990. “Je me suis rendu à Londres en stop et j’ai passé la majeure partie de la journée à essayer de ne pas me faire renverser par les chevaux de la police ou à éviter qu’on me foute le feu,” explique Matthew.
“Nous nous sommes ensuite profondément impliqués dans les manifestations écologiques des années 1990, ainsi que dans les combats contre la législation touchant les voyageurs illégaux et les ravers. Nous placions une énorme enceinte stéréo à l’arrière d’un camion et nous mettions la musique à fond pour cette foule immense rassemblée sur Trafalgar Square et devant les chambres du Parlement.”
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Matthew Smith souligne qu’à l’époque, ces manifestations étaient systématiquement associées à la notion de fête et qu’on y retrouvait aussi l’art, la musique et des actions non violentes. “Une recette très efficace pour faire de la résistance,” confie-t-il.
Malheureusement, les choses ont bien changé. Le gouvernement britannique a depuis lors fait passer des lois visant, sous couvert de la menace terroriste, à interdire toutes ces actions qui apportaient une profondeur aux manifestations anticonsuméristes des années 1990.
“Autrefois, les manifestations étaient perçues comme un droit démocratique dont il fallait tenir compte. Aujourd’hui, elles doivent d’abord être autorisées et approuvées avant même d’exister.”
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Le Youth Club a prévu de lancer aujourd’hui même une page Internet regroupant les archives de Matthew Smith accompagnées d’une interview dans laquelle l’artiste partage son expérience de photographe.
L’exposition se tiendra à la Doomed Gallery, à Dalston, Londres. Retrouvez-la ici
Découvrez-en plus sur les archives du site Internet de Matthew Smith et suivez le Youth Club.
Traduit de l’anglais par Erika Lombart