Patrik Budenz ou l’art de photographier la mort. Plongée en chambres froides pour deux séries d’images qui résultent de quatre années de travail.
Si Patrik Budenz est informaticien, c’est aussi un photographe à la démarche toute personnelle. Un jour, alors qu’il était tranquillement posé devant un épisode de la série Les Experts, son esprit fut intrigué par ces scènes de médecine légale. Il s’est alors demandé comment cela pouvait bien se passer dans la réalité.
Quid de ces corps éteints ? Quid de leurs manipulations, que ressort-il réellement de leur inspection et surtout : comment les inspecte t-on ? D’êtres vivants, ces gens deviennent des objets d’études.
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Deux séries de photographies
On les touche, on les ouvre, on les dépèce, étalant sur la table froide le fruit de leurs entrailles. Dans ces lieux mortuaires où l’homme n’est plus que matière à emballer dans des sacs, Patrik Budenz s’est initié, appareil photo en main et les yeux grands ouverts, à ce qu’il se passe de l’autre côté de la vie.
Interrogé par le site Boum Bang, le photographe voit en la mort une fatalité à laquelle il faut se confronter :
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La mort n’est ni romantique, ni terrible : c’est juste un fait de la vie. Personnellement, je ne veux pas mourir mais je ne peux rien contre cela. Cependant, dans les sociétés modernes, la mort et les mourants sont exclus à la vue du public et sont un sujet tabou. Je pense que cela est un véritable manque de sensibilité – nous allons tous mourir, il est important de se confronter à cette réalité et de réfléchir à ce qu’elle est.